L'offensive de la communauté internationale s'intensifie mardi pour tenter de faire cesser les bombardements de…
Vidéo. Première incursion des chars israéliens à Gaza en prélude à l’offensive terrestre
Publié leIsraël a annoncé jeudi être entré quelques heures avec des chars dans la bande de Gaza, pour « préparer le champ de bataille » d’une offensive terrestre, au 20e jour de sa guerre.
Cette probable opération, promise à maintes reprises depuis l’attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, inquiète une grande partie de la communauté internationale.
« Durant la nuit, l’armée a mené un raid ciblé avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de ses préparatifs pour les prochaines étapes du combat », selon un communiqué du porte-parole militaire.
Les soldats « ont quitté la zone » à la fin de l’opération, a-t-il assuré. Selon des images en noir et blanc rendues publiques par l’armée israélienne, des véhicules blindés et des bulldozers passent au travers d’un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza.
Afin de préparer la prochaine phase des combats, Tsahal a opéré dans le Nord de Gaza.
Les chars et l’infanterie de Tsahal ont frappé de nombreuses cellules terroristes et des positions de missiles antichars.
Les soldats ont depuis quitté la zone et sont retournés en Israël. pic.twitter.com/KgZU0ISH5P
— Tsahal (@Tsahal_IDF) October 26, 2023
Selon l’armée israélienne, durant leur incursion nocturne, les soldats « ont localisé et frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars, et opéré pour préparer le champ de bataille ».
Mercredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait confirmé la préparation d’une offensive terrestre contre le Hamas dans la bande de Gaza.
« Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail », avait-il indiqué. Et en prélude à cette opération, l’armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis aussi à « un siège total » qui les prive d’eau, de nourriture et d’électricité.
« Erreur »
Une offensive terrestre s’annonce difficile dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence de plus de 200 otages.
L’armée israélienne a mené une large incursion dans la Bande de Gaza tôt ce matin, avec des bulldozers blindés, des chars et du transport d’infanterie.
Les détails avec @XDEG en direct d’Ashkelon avec Lucas Prévost pour @LCI pic.twitter.com/xoiYC8zr1B
— LCI (@LCI) October 26, 2023
Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi, au Caire, qu’une offensive terrestre « massive » dans la bande de Gaza serait une « erreur ». Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une « invasion terrestre de Gaza ».
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a affirmé mercredi qu’Israël avait « le droit » et « la responsabilité » de se défendre mais qu’il devait faire tout son possible « pour protéger les civils innocents ». M. Biden a toutefois assuré ne pas avoir « exigé » auprès de M. Netanyahu qu’il retarde son éventuelle offensive jusqu’à la libération des otages aux mains du Hamas.
« Pauses » humanitaires
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu « à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas ». La Maison Blanche a suggéré plutôt des « pauses » pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Réunis en sommet jeudi à Bruxelles, les 27 pays de l’Union européenne vont débattre de cet appel à une « pause humanitaire ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé mardi à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » et condamné les « violations claires du droit humanitaire » dans le territoire palestinien, provoquant la colère d’Israël.
Seuls quelques dizaines de camions chargés d’aide humanitaire sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre en provenance d’Egypte, alors qu’au moins cent camions par jour seraient nécessaires, estime l’ONU.
Cette dernière réclame d’urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux, pomper et purifier l’eau. Ce qu’Israël exclut, affirmant que cela profiterait au Hamas.
Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, « dix hôpitaux sont déjà hors service » et « plus de 90% des médicaments et des produits sont épuisés ».
L’approvisionnement en eau au sud du marais de Wadi Gaza s’est temporairement amélioré, selon le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), grâce à de petites quantités de carburant prélevées dans les réserves de l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et de l’UNICEF. « Cependant, le carburant disponible dans ces installations sera épuisé d’ici le 26 octobre », a-t-il ajouté.