Vidéo. « Ali Zaoua » de nouveau en salles « pour ne pas oublier » les enfants des rues

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Cette rediffusion contemporaine a aussi pour but d'attirer l'attention sur une problématique sociale toujours d'actualité: les enfants livrés à eux-mêmes, dans la rue. DR

22 ans après, « Ali Zaoua, prince de la rue » ressort dans une version remasterisée, ce mercredi 26 octobre, pour une expérience cinéma aux standards d’aujourd’hui. L’objectif de Nabil Ayouch, son réalisateur, est aussi de permettre aux jeunes générations de visionner cette oeuvre et sensibiliser sur la problématique des « enfants des rues », toujours d’actualité. H24Info était à l’avant-première. 

« Nous sommes fiers de partager avec vous cette avant-première. C’est un film qui a une odeur, une couleur particulière. Ça a été l’expérience la plus belle et la plus dure dans ma vie de réalisateur. J’en suis sorti vidé affectivement. J’ai donné tout ce que je pouvais, dont deux ans et demi en amont de travail avec les éducateurs de l’association Bayti envers qui je serai éternellement reconnaissant », entame Nabil Ayouch, lors de l’avant-première, mardi 25 octobre, de la ressortie de son film culte « Ali Zaoua, prince de la rue ».

Synopsis: Ali, Kwita, Omar et Boubker sont des enfants des rues de Casablanca. La caméra les suit dans leur quotidien de survie, un monde de pierres et de poussière sublimé de poésie enfantine. Leur vie bascule lorsque Ali est tué dans une bagarre. S’annonce alors une tragédie grecque aux airs de conte, cristallisée autour du personnage de Kwita, qui un peu comme Antigone, cherche par tous les moyens à enterrer dignement son défunt ami. « B’hal shi amir », comme un prince.

« Nous avions tenter de comprendre la complexité de ce phénomène et le retranscrire à l’écran à travers une fiction à la fois rude et violente, à l’image de ce qu’ils vivent dans la rue, et pleine de tendresse, à l’image des enfants qui rêvent », poursuit le réalisateur qui remasterise son film culte 22 ans après, pour une version en 4K et HDR.

Lire aussi : Nabil Ayouch lauréat du Prix 2021 de la Coalition française pour la diversité culturelle

Mais cette rediffusion contemporaine a aussi pour but d’attirer l’attention sur une problématique sociale toujours d’actualité: les enfants livrés à eux-mêmes, dans la rue, « pour ne pas les oublier ».

« 20 ans après, le constat est quasiment le même. Cela continue à m’indigner. Ressortir Ali Zaoua deux décennies plus tard n’est pas seulement une actualité culturelle mais aussi une action militante qui vise à conscientiser et rappeler l’énorme travail fait chaque jour sur le terrain par le tissu associatif, qui a besoin d’être soutenu par toutes et tous », estime Nabil Ayouch qui souhaite offrir aux jeunes générations la possibilité de voir ce film dans des conditions cinéma.

Présent également lors de l’avant-première, Chouaib Jaouab, président de l’association Bayti, confirme qu’il n’y a pas « d’évolution notable en termes de réponse politique aussi bien au niveau des territoires qu’à l’échelle nationale ». « Il s’agit d’un vrai problème qui rentre dans le cadre de politiques de protection de l’enfance qui ont du mal à devenir effective dans notre pays », regrette l’acteur de la société civile qui précise que les profils des enfants en situation de rue ont changé.

Les enfants sont de plus en plus jeunes et comptent parmi eux de plus en plus de filles. On trouve également davantage d’enfants non accompagnés migrants. Sans compter la grande mobilité des enfants qui rend difficile leur prise en charge, explique Jaouab.

L’intégralité des bénéfices de la ressortie du film Ali Zaoua sera d’ailleurs reversée à l’association Bayti qui œuvre à la réinsertion sociale des enfants en situation difficile ainsi qu’aux quatre acteurs principaux. Parmi eux, Hicham Moussoune, qui était présent lors de cette avant-première. « J’ai essayé de me changer grâce au film car je rêvais d’être acteur », déclare-t-il au micro de H24Info. Hicham Moussoune est le seul des quatre acteurs qui a vécu d’autres expériences cinématographiques après « Ali Zaoua », notamment dans la série « Lalla Fatima ».

À compter du mercredi 26 octobre, la nouvelle version du film « Ali Zaoua » sera diffusée dans les principales salles de cinéma à travers le royaume, ainsi que sur la plateforme du cinéma marocain et indépendant Aflamin.

Plébiscité par le public autant que par la critique, Ali Zaoua est un film qui a reçu 44 prix auprès des plus grands festivals de films internationaux et nationaux, parmi lesquels le Grand prix pour le meilleur film au Festival international du film de Stockholm, le Prix du public au Festival international du film d’Amiens ou encore le Prix du public au Festival du film méditerranéen de Bruxelles. « Ali Zaoua » a également représenté le Maroc à l’Oscar du Meilleur Film Étranger en 2001.

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