Depuis hier, dimanche 24 juillet, et jusqu'au 13 août 2022, une partie de la ligne…
Vidéo. A Casablanca, le chantier interminable de Rahal Meskini qui agace tout le monde
Publié leCirculation et le stationnement interdits, boutiques inaccessibles, trottoirs impraticables… riverains et commerçants n’en peuvent plus de ce chantier qui n’en finit pas. Démarrés avant 2021, les travaux au niveau du boulevard Rahal Meskini peinent à voir le bout du tunnel.
Un îlot de commerces au milieu d’un vaste chantier. Au boulevard Rahal Meskini, entre le rond-point Mers Sultan et le boulevard Hassan II, le passage, restreint d’un sens dans un premier temps, a été entièrement bloqué par la suite. Une situation qui agace les habitants et les commerçants qui estiment que ces travaux «interminables ont été mal gérés».
«Ils démolissent et ne reviennent quelques mois après pour reprendre les travaux. Les égouts ne sont pas protégés, ce qui pose des problèmes de santé publique. Je me suis plaint auprès de la commune qui m’a réorienté vers la Lydec. Je leur ai adressé un courrier par mail et me suis déplacé à reprises pour qu’ils nous trouvent une solution car ça devient très dangereux. Je n’ai jusqu’à présent reçu aucune réponse», proteste un commerçant.
Projet phare de la métropole
En effet, le projet de réalisation des lignes T3 et T4 du Tramway est l’un des chantiers phares de la métropole casablancaise. Objectif: doter à l’horizon 2024, Casablanca de près de 100 km de réseau de transport en commun en site propre diminuant de 15% les émissions de chaque polluant de l’air dans les zones desservies.
Doté de plusieurs parkings relais programmés, de services d’intermodalité et de 151 stations voyageurs, le réseau de TCSP de Casablanca vise à encourager les Casablancais à adopter les modes de déplacement durables dans leur quotidien, indique sur son site web, la société Casablanca Transport SA.
«Ce réseau sera plus connecté aux lieux de vie, de travail, d’équipements publics, de sport et loisirs, de campus et au centre-ville, ainsi qu’aux gares ferroviaires de Ain Sebaa, Casa Voyageur, Casa Port, Casa Oasis, Casa Sud et à la gare routière Oulad Ziane», fait savoir Casa Transport.
Sauf que ce projet, bien que très prometteur et innovant pour la ville blanche, attise la colère des Bidaouis, qui semblent perdre patience. «J’appelle ça le chantier de la honte. Car les travaux se déroulent sans contrôle ni supervision. Tout un tronçon a été cassé parce que défectueux. Mais qui paye ces erreurs ? Nos taxes bien évidemment. Les égouts sont protégés par des cartons ou de vieilles palettes mises en place par les gardiens d’immeubles. Les trottoirs sont complètement fracassés et les responsables peinent à trouver une solution définitive de passage aux immeubles et commerces», se plaint une riveraine.
Pour rappel, sept quartiers et boulevards longent la ligne T3, à savoir : les boulevards Abdelkader Essahraoui, Idriss El Allam, Idriss El Harti, Mohammed VI, place de la Victoire, BD Mohamed Smiha et la gare ferroviaire Casa-Port. Treize autres seront traversés par la ligne T4 : les boulevards Oukba Ibnou Nafii, Idriss El Harti, Idriss El Allam, Forces auxuluaires, Nil, Anoual, 10 Mars, Ouled Ziane, place de la Victoire, Bd Rahal Meskini, Rue Allal El Fassi, Bd Moulay Youssef ainsi que la mosquée Hassan II.
Mais pourquoi tant de retard ? Fin décembre 2018 déjà, le taux d’avancement global des travaux de déviation de la ligne T3 était de l’ordre de 30%. La Lydec avait démarré le chantier sur cette ligne en juillet 2017. En 2018, elle avait annoncé un taux d’avancement global des travaux de 30% au niveau de la ligne T3. Quant à la ligne T4, le taux d’avancement global des travaux de déviation était de l’ordre de 65% à la même date. Le chantier sur cette ligne avait débuté en juin 2018.
L’ensemble des travaux de déviation des réseaux (lignes T3 et T4) devait être livré fin juin 2019. «Rien n’a été achevé. Nous en avons marre de reparler à chaque fois du sujet, car au final rien ne change et lorsque nous croyons arriver à la fin de ces travaux, d’autres surgissent juste après. Nous avons perdu la plupart de nos clients à cause de ces désagréments», raconte Hassan, propriétaire d’un café en plein milieu du boulevard.
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Pourtant, sur son site web, Casa transport n’indique aucun problème. Bien au contraire, le chantier lancé par cette dernière semble être sur de bons rails, selon elle. «Globalement, le projet des lignes T3 et T4 est dans la phase de travaux d’infrastructure et de voie ferrée, la phase de travaux préparatoires de déviation des réseaux souterrains répertoriés d’eau, d’électricité et de télécommunication et des travaux de transplantation d’arbres qui se trouvent sur la future emprise de la plateforme tramway étant achevée», fait-on savoir.
L’entreprise explique que plusieurs fronts de travaux sont ouverts actuellement sur près de 24 km sur les 26 km des deux lignes. «Les travaux débutent tous au même moment et ce n’est pas très pratique pour ceux qui habitent ou commercent dans leurs alentours. Les commerçants ont perdu beaucoup de leurs clients puisque ces derniers ne trouvent plus où garer leurs voitures. Certains ont même banni l’endroit avec ces trottoirs devenus dangereux», conclut un propriétaire d’un snack. Une situation qui hélas risque de durer encore un long moment…