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Vaccin anti-Covid au Maroc: cinq choses à savoir sur la quatrième dose
Publié leLe ministère de la Santé vient de recommander une quatrième dose de vaccin anti-Covid, soit la deuxième dose de rappel (booster)… Pour qui? Quand la faire? Quelle est son efficacité? H24Info fait le point.
Face à la recrudescence des contaminations au Covid-19 ces dernières semaines au Maroc, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a adressé vendredi dernier une circulaire dans laquelle il préconise un certain nombre de mesures, dont l’administration d’une quatrième dose du vaccin anti-Covid pour les personnes les plus vulnérables.
Pour qui la 4e dose?
La quatrième dose est recommandée pour l’instant particulièrement pour les personnes âgées de plus de 60 ans et chez les celles ayant des comorbidités à partir de 18 ans. Des médecins soulignent que l’essentiel reste pour le moment de se concentrer sur la première dose booster (troisième dose) pour protéger la population.
Quant à la quatrième dose, il s’agit de prioriser les personnes très vulnérables qui risquent de perdre la vie en cas d’infection.
« Il faut insister sur la troisième dose car nous constatons des chiffres inquiétants. Deux millions de personnes de plus de 60 ans n’ont pas encore fait la troisième dose. Encore plus inquiétant, 300.000 personnes de 75 ans et plus n’ont pas encore fait la troisième dose, sachant que 100 % de cette catégorie ont reçu les deux doses », alerte Dr Saïd Afif, membre du comité de la vaccination anti-Covid. Ce dernier rappelle que le vaccin protège des formes graves à plus de 80 %.
« Plus de 90 % des malades en réanimation soit n’ont jamais reçu de vaccin soit n’ont pas fait la 3e dose.
Le virus actuel est très contagieux. On n’est passé d’un taux de positivité de 1% il y a environ un mois à plus de 20% aujourd’hui, de 500 à 24.000 cas actifs. A l’approche de l’Aïd, nous demandons aux gens de porter le masque à l’intérieur et de se faire vacciner », indique le médecin.
Quand la faire?
L’administration de la deuxième dose de rappel (4e dose) se fait à partir de quatre à six mois après la troisième dose. En cas d’infection récente, la dose de rappel peut être faite à partir de quatre semaines après la fin de l’épisode infectieux.
« Les études montrent que quand on laisse un délai de trois mois entre deux injections, l’efficacité est beaucoup plus importante. Si la personne est très fragile, on peut lui administrer la deuxième dose booster (4e dose, ndlr) à partir de quatre semaines après la fin de l’infection. C’est un délai minimum; pour les personnes sans pathologie particulière, on peut attendre trois mois », commente Dr Tayeb Hamdi, médecin généraliste et chercheur en politiques et systèmes de santé.
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Quel vaccin pour la 4e dose?
Les vaccins disponibles au Maroc pour effectuer la deuxième dose de rappel sont Sinopharm et Pfizer. « Normalement, médicalement parlant, la deuxième dose booster peut se faire avec n’importe quel vaccin. Il est toutefois préférable de faire un mixage, c’est-à-dire de prendre un vaccin différent des deux premières doses reçues », explique Dr Hamdi.
Quelle est son efficacité?
« Les études ont montré que la quatrième dose divise le risque de décès et formes grave au moins par quatre, donc ça protège de 80 à 90 % des décès et formes graves chez les personnes qui ont reçu deux doses booster si on compare avec ceux qui n’en ont reçu qu’une », poursuit le spécialiste.
De son côté, Dr Afif précise que l’immunité conférée par la 4e dose survient au bout de trois jours, contrairement aux autres doses avec lesquelles il faut attendre 15 jours. « Donc si les gens se vaccinent aujourd’hui ou demain, ils seront protégés pendant la fête de l’Aïd », insiste-t-il.
Va-t-elle devenir obligatoire?
Selon les médecins consultés, il n’est pour l’instant pas question de la rendre obligatoire. Il s’agit surtout de sensibiliser les personnes à effectuer leur première dose booster (troisième dose). L’immunité de la population qui s’est fait doublement vacciner l’an dernier va baisser en même temps qu’on s’approche de l’hiver, période pendant laquelle les maladies virales respiratoires vont s’accentuer, et donc les risques de décès aussi pourront augmenter, prévoit Dr. Hamdi.
« La solution consiste vraiment à insister sur la première dose booster, cela va résoudre un grand problème de santé public. Quant à la deuxième dose booster, il faut la voir comme un droit et non une obligation », conclut l’expert.