Scandinaves assassinées: le procès en appel ajourné
Publié leLe procès en appel de 24 hommes condamnés après la décapitation de deux touristes scandinaves au nom du groupe Etat islamique (EI), a brièvement repris mercredi à Salé, avant d’être ajourné au 18 septembre.
La partie civile a réitéré sa demande de convoquer un prédicateur salafiste, le cheikh Mohamed al-Maghraoui, pour son rôle présumé dans la radicalisation de certains accusés ayant suivi des enseignements dans ses écoles coraniques.
Parlant au nom des parents des victimes, les avocats Khalid el Fataoui et Houssine Raji ont également demandé la convocation de l’ex-ministre de la Justice Mustapha Ramid, actuellement en charge des droits humains, qui avait visité en 2012 une de ses écoles et « s’était adressé à ses étudiants dont certains des accusés », selon Me el Fataoui.
Le président du tribunal antiterroriste de Salé n’a pas statué sur cette requête, rejetée en première instance.
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Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été décapitées fin 2018 alors qu’elles campaient dans le Haut-Atlas, à 80 kilomètres de Marrakech.
Les trois principaux prévenus sont passés aux aveux et ont été condamnés en juillet à la peine capitale, non appliquée depuis 1993.
Des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité ont été prononcées contre les autres prévenus, notamment pour « constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes ». Parmi eux, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans installé au Maroc et converti à l’islam. Seul étranger du groupe, il a été condamné à 20 ans de prison.
Selon la défense, les accusés « espèrent un verdict plus clément » en appel.
Les familles de Louisa et Maren demandent une confirmation des condamnations et la reconnaissance de la responsabilité morale de l’Etat, selon leurs avocats.
Abdessamad Ejjoud, marchand ambulant de 25 ans devenu imam, a avoué avoir organisé l’expédition meurtrière et avoir décapité une des victimes. Ce repris de justice, considéré comme le chef du groupe, était accompagné de Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans, qui a reconnu avoir tué l’autre victime. Rachid Afatti, 33 ans, a filmé la scène.
Avant de passer à l’acte, le trio avait tourné une vidéo d’allégeance à l’EI avec un quatrième homme, Abderrahim Khayali, 33 ans, condamné à perpétuité.
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Les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, comme celles de la décapitation. L’EI n’a jamais revendiqué l’assassinat.
M. Ejjoud avait été condamné pour avoir tenté de rejoindre l’EI à l’étranger. A sa sortie de prison, en 2015, il avait formé un groupe avec d’anciens compagnons de détention ainsi que des personnes issues d’un milieu modeste, avec un niveau d’instruction très bas.
Epargné jusque là par les violences liées aux groupes jihadistes, le Maroc avait déjà été meurtri par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).