Scandinaves assassinées à Imlil: reprise du procès en appel
Publié le Par H24Info.ma avec AFPLe procès en appel de 24 hommes condamnés après la décapitation de deux touristes scandinaves au nom du groupe Etat islamique (EI), a repris mercredi à Salé, les accusés espérant des peines « plus clémentes ».
Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été sauvagement tuées fin 2018 alors qu’elles bivouaquaient dans le Haut-Atlas, à 80 kilomètres de Marrakech.
Les trois principaux prévenus sont passés aux aveux et ont été condamnés en juillet à la peine capitale. Un moratoire sur les exécutions est appliqué de facto depuis 1993.
Des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité ont été prononcées contre les autres prévenus, notamment pour « constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes ».
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Parmi eux, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans installé au Maroc après sa conversion à l’islam. Seul étranger du groupe, il a été condamné à 20 ans de prison.
Selon la défense, les accusés « espèrent un verdict plus clément » en appel.
Les familles de Louisa et Maren –qui se sont portées partie civile– demandent, elles, une confirmation des condamnations et la reconnaissance de la responsabilité morale de l’Etat, selon leurs avocats joints par l’AFP.
Allégeance à Daech
Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, a avoué avoir organisé l’expédition meurtrière et avoir décapité une des victimes avec Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans.
Ce dernier a reconnu avoir tué l’autre jeune fille, tandis que Rachid Afatti, 33 ans, a filmé la scène. Avant de passer à l’acte, le trio avait tourné une vidéo d’allégeance à l’EI avec un quatrième homme, Abderrahim Khayali, 33 ans, lui aussi issu d’un quartier déshérité de Marrakech.
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Les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, comme celles de la décapitation. L’EI n’a jamais revendiqué l’assassinat.
M. Ejjoud, un repris de justice devenu imam, avait réuni un groupe autour de lui après sa sortie de prison en 2015, avec d’anciens compagnons de détention ainsi que des personnes issues d’un milieu modeste, avec un niveau d’instruction très bas et vivant de petits boulots.
Epargné jusqu’à ce double assassinat par les violences liées aux groupes jihadistes, le Maroc avait déjà été meurtri par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).