Post-Covid. L’industrie automobile marocaine devrait poursuivre son essor
Publié leL’après Covid est craint par de nombreux secteurs. L’automobile, secteur fleurissant dans le royaume, devrait poursuivre son essor, selon le think tank marocain Policy Center for the New South (PCNS).
«Le succès que connaît le secteur automobile (…) l’après Covid-19 n’y changera rien», écrit Henri-Louis Vedie, professeur émérite en sciences économiques pour le Policy Center for the New South (PCNS), anciennement l’OCP Policy Center.
Pour le chercheur, «le Maroc disposera toujours d’une main-d’œuvre qualifiée, s’appuyant, dans la filière automobile, sur des compétences techniques et technologiques de pointe». De plus, la solidité du secteur réside dans son «positionnement géographique sera toujours celui d’être la plaque tournante d’un accès à un double marché, celui à destination de l’Europe et celui à destination de l’Afrique».
En effet, les ambitions du pays sont grandes et devraient être atteintes à l’horizon 2030. Une course également engagée pour les deux géants africains à savoir l’Afrique du sud et l’Égypte. Si les autorités égyptiennes ont un objectif de production de 500 000 véhicules à l’horizon 2025-2030, il ne représente que «la moitié des objectifs marocains et Sud-africains», indique Henri-Louis Vedie. Ainsi, à cette cadence, le Maroc devrait se retrouver à la première place au niveau continental en 2030.
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«L’Afrique qui, tous pays confondus, apparaît aujourd’hui avoir un fort potentiel de développement de la filière, compte tenu de son retard accumulé au cours des dernières décennies et de son évolution démographique, avec une population qui devrait doubler d’ici 2050. C’est, pourquoi, cette tendance ne devrait pas s’inverser, les raisons qui ont fait le succès de cette filière étant des acquis plus forts que les incidences de l’après Covid-19», souligne Henri-Louis Vedie.
Une success-story pour cette filière qui a créé le plus d’emplois industriels au Maroc. «Le secteur a créé 85 000 emplois entre 2014 et 2018, cumulant, à elle seule, 27% des emplois créés dans le secteur industrie. Ce sont des emplois qualifiés ou hautement qualifiés. On constatera, enfin, que les emplois créés par les écosystèmes de la filière automobile sont les plus nombreux, 85 000 des 163000».
Par ailleurs, Henri-Louis Vedie rappelle également qu’entre 2005 et 2013, «les exportations de la filière automobile ont plus que quadruplé, passant de 7,3 milliards de dhs à 31,6 milliards, en 2013, soit une augmentation annuelle moyenne de 20%». Une tendance haussière qui se poursuit également durant la période 2014-2018, avec l’implantation de Renault-Nissan et le développement des écosystèmes qui l’accompagnent vont doper les exportations, les faisant passer de 42,7 milliards, 2014, à 72,3 milliards, en 2018.