«Palais et forteresses d’Al-Mansur Ed-Dahbi», une ode scientifique à l’histoire du Maroc

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« Palais et forteresses de d’Al-Mansur Ed-Dahbi, sublimés par son vizir Abdelaziz El Fashtali » est l’apothéose d’une union sacrée entre la science et l’histoire au service d’un sultan doré et d’un vizir de la « haute plume » chargé de la correspondance royale.

Ses auteurs, Soad Belkeziz et son père Mohamed Ben Abdeljalil Belkeziz, qui ont ainsi permis d’avoir une nouvelle ouverture sur l’histoire du Maroc, vont organiser une rencontre-signature du livre le jeudi 22 févier à 18h à la Coupole du Parc de la Ligue arabe, à Casablanca.

Publié aux éditions ID TERRITOIRES spécialisés dans la valorisation du patrimoine du Maroc, l’ouvrage contient un total de 174 pages et propose une fascinante plongée dans l’univers marocain de textes anciens réédités en trois langue : l’arabe, le français et l’anglais.

Ce livre unique en son genre a vu également le jour grâce à l’analyse, l’illustration par des images, des reconstitutions 3D et des plans. « Un travail de grande envergure et de longue haleine« , fait valoir la maison d’édition.

« En effet, dans un chapitre de  »Manahil al-Safa », El Fashtali décrit avec une grande précision les constructions réalisées par Ahmed El Mansour Ed-dahbi aussi bien à Marrakech à l’intérieur du palais El Badi’ que les constructions de plusieurs fortifications réalisées à Fès, Taza, Asilah et les pressoirs de sucres réalisés dans le Sous, Haha et à Chichaoua« , explique-t-on.

Palais et forteresses de d'Al-Mansur Ed-Dahbi, sublimés par son vizir Abdelaziz El Fashtali
Palais et forteresses de d’Al-Mansur Ed-Dahbi, sublimés par son vizir Abdelaziz El Fashtali.

Qui est El Fashtali ?

En plus d’être le chargé de la correspondance royale sous le règne d’Ahmed El Mansour, El Fashtali était un grand littéraire de son temps mais également un histographe, un théologien et un grand féru d’astrologie, explique Soad Belkeziz dans une interview avec l’éditeur.

« Constatant de grandes lacunes dans le livre que lui avait consacré l’historien turc Mustapha Ben Hassan El Hassani El Janabi, Ahmed El Mansour avait commandé à El Fashtali d’écrire un traité historique sur la dynastie saadienne. Ce dernier eut pour mission de renseigner les historiens d’Orient avec écrits plus précis et plus conformes à la réalité, fait-elle savoir avec brio, notant que c’est dans ce contexte qu’El Fashtali rédigea Manahil al-Safa fi Akhbar al moulouk al-shurafa comprenant huit volumes cités jusqu’à la fin du XIXe siècle (…) ».

En revanche, à partir du XXe siècle, les Manahil deviennent introuvables malgré de vaines recherches d’historiens et d’Oulémas marocains.

« Les Manahil ont été considérés comme perdus. Une copie est retrouvée à la Bibliothèque royale en 1960. Un abrégé du tome II est découvert à Fès, corrigé et annoté en 1964 par Abdellah Guenoun avec le concours du centre de la recherche scientifique. En 1972 sort une nouvelle version en arabe des Manahil, corrigée et éditée par le professeur Abelkrim Kriem. Aujourd’hui il existe au total trois versions de copistes en arabe ».

La quatrième concernant le chapitre sur les constructions érigées par Ahmed El Mansour est l’œuvre de Mohamed Ben Abdeljalil Belkeziz qui figure dans ce livre, une fine traduction appuyée par l’expertise de la chercheuse Soad Belkeziz, experte en tissu urbain ancien et auteure du Miracle de l’eau, Marrekch citée jardin idéale.

A propos des auteurs

Soad Belkeziz est diplômée en 1979 de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris (UP1) en architecture et diplômée en urbanisme de l’Université de Vincennes et en aménagement du territoire de l’Institut de Géographie de la Sorbonne à Paris.

Architecte, urbaniste, géographe et experte auprès des tribunaux, elle ouvre son cabinet d’architecte en 1986 et réalise plusieurs plans de sauvegarde de la médina de Marrakech et de la médina de Taroudant, le plan d’aménagement de la ville de Youssoufia et le plan d’aménagement de la ville de Safi . Architecte experte en tissus anciens et patrimoine, elle a participé à plusieurs projets de restauration ainsi que plusieurs projets de réhabilitation dans le cadre du programme « Marrakech, cité du renouveau permanent » dont les projets de réhabilitation du Mellah et du circuit spirituel des sept saints.

Son père Mohamed Ben Abdeljalil Belkeziz est linguiste érudit et auteur d’une quarantaine de livres de terminologie scientifique étudiés à la manière de l’étymologie, atteignant près de cinquante mille termes traités, en environ vingt mille nouvelles origines étymologiques. En terminologie médicale (anatomie-maux-traitement), et avec l’université de médecine Ibn Rochd, il a participé à des conférences médicales à Marrakech, Rabat et Fès. Il a reçu plusieurs distinctions du Roi Mohammed VI comme le prix Mohammed VI de la pensée islamique en 2008.

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