Ouezzane: vives tensions entre citoyens et autorités à cause du manque d’eau
Publié leLes habitants des douars de Akhrachiche et Menata dans la région de Ouazzane sont montés au créneau face à la monopolisation des ressources hydriques de la région par les barons de la drogue locaux. Les citoyens se sont réunis devant le siège du gouverneur de la province afin qu’il mette fin à cette situation alarmante.
Selon ce qui a été relaté par le quotidien Al Massae dans son édition du 25 juillet, les habitants des deux douars se sont déplacés par dizaines à bord d’estafettes pour manifester leur mécontentement face à la surexploitation et l’accaparation des ressources hydriques par les cultivateurs de la khardala, une variété hybride du haschich.
La plante originaire du Pakistan et de l’Afghanistan est très prisée par les cultivateurs de drogues du fait de la puissance de ses effets, mais aussi de son prix de vente élevé. La khardala demande beaucoup d’eau et donc appauvrit la nappe phréatique.
Les habitants de la région demandent aux autorités de leur garantir l’accès à l’eau potable. Ils ont répété le slogan « Pourquoi on est venu manifester ? On ne veut que de l’eau ! » devant le siège du gouverneur tout au long de la manifestation.
Selon Al Massae, les citoyens n’ont pas pu s’entretenir avec le gouverneur, mais se sont vus dispersés brutalement par les forces de l’ordre. Cela a résulté en des affrontements musclés à coups de pierres entre manifestants et forces de l’ordre, à noter que trois personnes ont été interpelées avant d’être relâchées plus tard.
Toujours selon le quotidien, cette manifestation est la quatrième du genre. Les citoyens ont déjà organisé d’autres manifestations afin d’exprimer leur inquiétude face au nombre élevé de puits qui ont été creusés pour l’exploitation de la nappe phréatique par les cultivateurs de la khardala.
Selon certaines sources, le gouverneur de la région n’a pas réagi face à cette situation et aurait pointé les manifestants vers l’Agence de Bassins Hydrauliques (ABH). Plusieurs citoyens ont dû vendre leurs bétails ou de quitter la région afin de survivre face à la gravité de la situation.