Statut de Jérusalem: critiques dans le monde entier après la décision de Trump
Publié leLa décision mercredi du président américain Donald Trump de reconnaître « officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël » a suscité une vague de condamnations au sein de la communauté internationale, à l’exception d’Israël. Voici les principales réactions:
Israël salue un « jour historique »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué comme un « jour historique » la décision de Donald Trump. M. Netanyahu a aussi assuré que la décision du président américain ne changerait rien en ce qui concerne les lieux saints des trois grandes religions monothéistes à Jérusalem, affirmant l’engagement israélien à maintenir le « statu quo ».
Mahmoud Abbas: les Etats-Unis « sapent délibérément tous les efforts de paix »
« Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu’ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu’ils ont joué au cours des dernières décennies », a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas sur la télévision palestinienne.
OLP : Washington « disqualifié »
Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a estimé que Donald Trump avait « détruit » la solution dite à deux Etats. M. Trump a aussi « disqualifié les Etats-Unis de tout rôle dans un quelconque processus de paix », a-t-il ajouté.
Hamas: Trump ouvre « les portes de l’enfer »
Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, la décision du président américain ouvre « les portes de l’enfer pour les intérêts américains dans la région ».
Ismaïl Radouane, un haut responsable du Hamas s’exprimant devant des journalistes dans la bande de Gaza, a appelé les pays arabes et musulmans à « couper les liens économiques et politiques » avec les ambassades américaines, et à expulser les ambassadeurs américains.
Arabie Saoudite: une décision « injustifiée et irresponsable »
L’Arabie saoudite a exprimé « de profonds regrets » rappelant qu’il « a déjà mis en garde contre les graves conséquences que peut avoir cette décision injustifiée et irresponsable », a souligné un communiqué du Palais royal cité par les médias d’Etat.
Le communiqué saoudien dit espérer « voir l’administration américaine revenir sur cette décision » qui « va à l’encontre des droits historiques des Palestiniens à Jérusalem (…) et va compliquer le conflit entre Israël et les Palestinien ».
Pour Ryad il s’agit « d’un recul dans les efforts en faveur du processus de paix et d’une violation de la position américaine historiquement neutre sur Jerusalem ».
L’Iran prédit une « nouvelle Intifada »
Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « provocation et une décision insensée de la part des Etats-Unis (…) qui va provoquer une nouvelle Intifada et pousser à des comportements plus radicaux et à davantage de colère et de violence ».
La décision de Trump est une « violation claire des résolutions internationales », a-t-il ajouté en estimant que Jérusalem était « une partie intégrante de la Palestine ».
Jordanie: « une violation du droit international »
« La décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis vers cette ville, constitue une violation des décisions du droit international et de la charte des Nations unies », a estimé le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed Moumenié.
Turquie: « irresponsable »
« Nous condamnons la déclaration irresponsable de l’administration américaine (…) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU », a réagi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu sur Twitter.
La Tunisie « profondément préoccupée »
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères affirme que la Tunisie est « profondément préoccupée » et dénonce « une atteinte primordiale au statut juridique et historique de la ville et une violation des décisions de l’ ONU ». « Cette décision pousse à plus de tensions et représente une provocation pour les sentiments des arabes et des musulmans ».
La Syrie soutient « ceux qui sont loyaux à la cause palestinienne »
La présidence syrienne, sur page officielle Facebook, estime que « l’avenir de Jérusalem n’est pas déterminé par un Etat ou un président mais par son histoire, sa volonté et la détermination de ceux qui sont loyaux à la cause palestinienne ».
Le Liban « rejette et dénonce cette décision »
Le Premier ministre libanais Saad Hariri « rejette et dénonce cette décision et annonce aujourd’hui sa plus totale solidarité avec le peuple palestinien ».
L’ONU « contre toute mesure unilatérale »
Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une « négociation directe » entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, en rappelant avoir toujours été « contre toute mesure unilatérale ». « Il n’y a pas d’alternative à la solution de deux Etats » avec « Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine ».
L’UE « exprime sa sérieuse préoccupation »
« L’Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l’annonce aujourd’hui du président des Etats-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix », a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué.
France: « regrettable »
Le président français Emmanuel Macron a jugé « regrettable » la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale de l’Etat d’Israël et appelé à « éviter à tout prix les violences ».
Lors d’une conférence de presse à Alger, il a rappelé « l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ».
L’Allemagne « ne soutient pas cette position »
Le gouvernement allemand « ne soutient pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocier que dans le cadre d’une solution de deux Etats », a déclaré la chancelière Angela Merkel, citée dans un tweet de son porte-parole Steffen Seibert.
Le Royaume-Uni « pas d’accord »
« Nous ne sommes pas d’accord avec la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem et de reconnaître Jérusalem comme la capitale israélienne avant un accord final sur son statut », a déclaré la Première ministre britannique Theresa May dans un communiqué, estimant que cette décision n’était « d’aucune aide » pour les perspectives de paix dans la région.
Italie: le statut de Jérusalem doit être « défini dans le cadre d’un processus de paix »
« Jérusalem ville sainte, unique au monde. Son futur doit être défini dans le cadre d’un processus de paix basé sur les deux Etats, Israël et Palestine », a réagi sur Twitter du chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.
Le Canada appelle « au calme »
« La question du statut de Jérusalem ne peut être résolue que dans le cadre d’un règlement général du conflit israélo-palestinien », a affirmé Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères. Le gouvernement canadien, « allié indéfectible de l’Etat d’Israël », appelle l’ensemble des protagonistes au « calme ».