Mohamed Diouri (ISGA): « Dans 18 mois, nous disposerons de l’intégralité des cours en ligne »

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Durant le confinement, le E-learning s’est révélé incontournable pour tous, de l’écolier à l’étudiant, tous ont dû s’adapter à cette nouvelle forme de transmission du savoir.  Précurseur dans ce domaine, l’Institut  Supérieur  d’Ingénierie  et  des Affaires  (ISGA), avait fait le choix, il y a quelques années, d’intégrer les cours en ligne dans son approche éducative. Les explications de Mohamed Diouri, Directeur Général du groupe ISGA.

 

Avec la crise sanitaire, le E-learning s’est avéré plus que jamais indispensable pour la plupart des étudiants. Comment ISGA s’est adapté à cette demande ?

Mohamed Diouri: Le passage au E-learning à l’ISGA s’est opéré sans aucune difficulté, car nous disposions depuis déjà plusieurs années d’une plateforme dédiée à l’enseignement à distance. Bien avant la crise du COVID-19, quelques parties de certains cours dans nos cursus se pratiquaient en E-learning.

Partant de ce fait, la transition d’un enseignement en présentiel vers un enseignement à distance pour la quasi-totalité de nos cours, travaux dirigés et travaux pratiques, s’est faite facilement. Nos étudiants étaient relativement initiés à l’enseignement à distance grâce à notre plateforme.

Nous avons réalisé un sondage auprès de nos étudiants pour mesurer leur degré de satisfaction, quant à l’enseignement à distance pratiqué, pendant la période de confinement. Ce sondage a révélé qu’une proportion importante d’étudiants avoisinant les 85%, était satisfaite, de même que la majorité souhaite que l’on augmente la proportion de l’enseignement à distance dans les enseignements lorsqu’on reviendra au régime normal d’apprentissage, après la crise du COVID-19.

 

Quelles leçons tirez-vous de cette expérience ?
Cette expérience nous a permis de tirer deux conclusions principales :
– Le E-learning est plus que jamais incontournable dans une formation supérieure. Il apprend au futur diplômé à devenir un acteur principal dans sa propre formation, à développer son autonomie et à côtoyer de près les nouvelles technologies. Ce sont là des qualités extrêmement prisées par les entreprises lorsqu’elles recrutent des cadres supérieurs.

– La loi régissant les accréditations et la reconnaissance devrait pouvoir être améliorée en vue d’une acceptation d’un plus fort pourcentage de E-learning dans les formations pour atteindre à terme un taux très important. Le cas échéant, on peut envisager des centres de formation virtuels  délivrant des diplômes reconnus sans avoir à construire d’écoles tels Uber qui ne possède pas un seul taxi ou Rbnb qui ne possède pas le moindre hôtel.

Quelle place selon vous pendra le E-learning à l’avenir ?
Compte tenu des deux réponses précédentes, il est plus qu’évident que le E-learning occupera de plus en plus de place dans le domaine de la formation. Ainsi pour de ne pas se faire supplanter par d’autres nations, deux conditions sont à mon avis nécessaires :

– L’Etat devrait mettre en place un cadre réglementaire idoine destiné à asseoir et à développer le E-learning de façon plus prononcée.

– Les étudiants et leurs parents doivent saisir l’importance du E-learning comme système d’apprentissage inévitable dans l’avenir et d’y adhérer pleinement.

Quels sont les dispositifs que vous comptez mettre en place pour renforcer les cours en ligne ?
Depuis plusieurs années, nous avons encouragé nos professeurs à mettre une partie de leurs cours en ligne et juste après la fin du confinement qui est intervenu au début du mois de juin, nous avons invité l’ensemble de nos professeurs permanents et vacataires à commencer à insérer plus de cours dans notre plateforme E-learning. Notre objectif est que dans 18 mois, nous disposions de l’intégralité des cours en ligne.

Cela n’amoindrira en rien le rôle du professeur qui demeurera prépondérant puisque sans tutorat efficace, aucun système d’enseignement en E-learning ne peut réussir sans compter qu’une partie non négligeable de l’enseignement en ligne se pratique par le biais des visioconférences.

Avec les cours à distance, l’étudiant se retrouve souvent livré à lui-même. Quelles mesures mises en place pour l’aider et l’encadrer dans ces conditions ?
Une vraie formation en ligne, ne peut pas laisser l’étudiant livré à soi-même, car :
– L’étudiant reçoit des cours sur une plateforme qu’il peut consulter à tout moment.
– L’étudiant peut poser des questions à son professeur et ce dernier lui répond et l’encadre.
– L’étudiant assiste à des visioconférences animées par ses professeurs.
– L’étudiant est invité régulièrement à passer des évaluations qui permettent aux professeurs de connaître le degré d’assimilation des cours.

Un étudiant a aussi besoin de voir et d’échanger de vive voix avec ses professeurs, Quelle sera la part du présentiel en cours ?

Pour l’instant la part du présentiel est prépondérante, tant au Maroc qu’ailleurs. Elle représente plus de 90 à 95% des enseignements. Même si la part du présentiel n’atteignait que 60% des enseignements, l’étudiant restera toujours en contact avec son professeur pour échanger avec lui.

Par contre, dans un très proche avenir, le présentiel pourrait devenir extrêmement limité. En effet, la révolution numérique associée au développement vertigineux de l’intelligence artificielle ouvriront manifestement le champ à un nouvel horizon à la formation où la qualité ne sera pas si différente de celle du présentiel ; elle sera peut-être même meilleure.

 

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