Quel bilan pour le gouvernement Akhannouch, un an après sa formation?

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La première année du mandat du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch a été pleine de défis, notamment les conséquences du conflit russo-ukrainien et la hausse des cours des hydrocarbures au niveau mondial, sans oublier la relance de l’économie après la crise du Covid-19 et l’impact de la sécheresse sur la campagne agricole.

Malgré l’ensemble de ces défis, la majorité gouvernementale se félicite des réalisations de cette première année, dont la préparation de la loi de finances, la poursuite de la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, outre le lancement de programmes destinés à la création d’opportunités d’emplois à l’instar d’Awrach et Forsa, ainsi que la subvention des produits de première nécessité.

A cet égard, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que cette année a été pleine de défis, mais aussi de réalisations, soutenant que le gouvernement a géré une étape cruciale, marquée à la fois par la gestion des répercussions de la crise sanitaire, ainsi que celles du conflit russo-ukrainien et la faible campagne agricole.

Selon lui, le gouvernement, qui a œuvré avec détermination pour démontrer que l’économie nationale est capable de surmonter la crise, a réussi à relever le pari de travailler sous pression, en exécutant son programme sans enregistrer aucun retard dans les différents chantiers lancés, dans le but de consolider l’économie nationale et d’accompagner les ménages marocains.

L’actuel gouvernement a eu la charge de mettre en œuvre le chantier de la protection sociale et plus particulièrement le dossier de la couverture médicale, qui demeure un axe essentiel de ce chantier, a dit le porte-parole, rappelant que le gouvernement a permis à 22 millions de Marocains parmi les groupes de professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité privée bénéficiant du Régime d’assistance médicale (RAMED) de devenir affiliés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS).

En dépit de la conjoncture marquée par la crise économique, le gouvernement n’a pas eu recours à des coupes dans le budget dédié à l’investissement pour maîtriser le déficit, ce qui a permis de maintenir le rythme d’investissement public, a fait observer le ministre, expliquant que les équilibres macro-économiques du Maroc sont excellents contrairement à plusieurs pays.

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« La bonne situation » dans laquelle se trouve le Maroc n’est que le fruit des dépenses dans les volets économique et social et des subventions rationnelles basées sur le ciblage, ainsi que de l’amélioration de la gouvernance en matière de politiques publiques, a expliqué M. Baitas, estimant que le citoyen récoltera les dividendes de ces politiques publiques durant le mi-mandat du gouvernement.

L’opposition, qui a déploré l’absence de l’esprit d’innovation chez le gouvernement, estime que le gouvernement est incapable de trouver les solutions adéquates aux problèmes ayant impacté le pouvoir d’achat des citoyens, dont la hausse des prix des carburants.

A cet égard, Azouz Senhaji, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), estime que le gouvernement a été confronté aux conséquences de la pandémie et de la conjoncture internationale difficile, ce qui a compliqué davantage les conditions socio-économiques, relevant que le gouvernement, qui devait innover dans la recherche des solutions, a opté pour une logique basée sur les prétextes, sans prendre des décisions à même de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.

Le gouvernement aurait pu réduire les prix des carburants mais il a refusé le recours aux moyens fiscaux, la reprise des activités de la raffinerie La Samir, la baisse des marges de profit des sociétés opérant dans ce secteur, de même qu’il n’a élaboré aucun plan global et clair pour faire face à cette situation, a-t-il lancé.

A l’exception des avancées réalisées dans la mise en œuvre du chantier royal relatif à la généralisation de la protection sociale et la subvention des transporteurs, les autres promesses du gouvernement, y compris celles relatives à la réforme fiscale, à la revalorisation des salaires des enseignants, à la sécurité alimentaire et à la réduction des disparités spatiales, n’ont pas été honorées, a poursuivi M. Senhaji.

Il a, en outre, qualifié de faible la communication du gouvernement avec l’opinion publique, estimant que le gouvernement n’a pas la capacité d’expliquer la situation difficile aux Marocains.

M. Senhaji a aussi estimé que la majorité n’est pas homogène, ce qui se répercute sur les réalisations et les politiques menées.

Sur ce point, M. Baitas relève que le gouvernement a bénéficié de toutes les opportunités offertes par la Constitution de 2011, dont l’activation des rôles du Chef de gouvernement, à travers notamment le regroupement de plusieurs secteurs et l’unification des visions.

Il a, sur un autre registre, fait état d’une interaction positive avec les initiatives du gouvernement au sein du parlement, ce qui s’est traduit par l’adoption de 70% des lois dans un esprit de consensus, faisant observer que cela reflète que le gouvernement consulte les différents groupes lors de la présentation des textes législatifs.

De son côté, le président du groupe haraki à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, a qualifié de « faible » l’action du gouvernement et des composantes de la majorité, soutenant que le gouvernement n’a aucun prétexte pour ne pas réussir, puisque la majorité gouvernementale est présente aussi en matière de gestion de la chose publique aux niveaux national, régional, provincial et local.

Il a aussi indiqué que l’action de la coalition gouvernementale est marquée par une certaine confusion, avec des ambitions et des prévisions ainsi que des promesses concernant l’amélioration du pouvoir d’achat, de l’épargne, de la retraite et de l’emploi qui n’ont pas été concrétisées.

L’actuel gouvernement manque aussi d’innovation et a besoin de communiquer pour expliciter son programme aux citoyens, a-t-il dit, déplorant l’absence d’une véritable stratégie de communication avec l’opposition au sein du parlement.

Pour Mohamed El Ghali, politologue et directeur du Laboratoire de recherches juridiques et d’analyse des politiques, l’actuel gouvernement a été nommé dans une conjoncture très difficile, eu égard aux tensions que connaissent les relations internationales.

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Le Maroc ne peut pas être épargné par les conséquences de la crise mondiale qui a impacté les économies mondiales, a-t-il fait remarquer, rappelant que le taux d’inflation a battu des records aux États Unis, de même que la Banque centrale européenne a appelé à une série de mesures d’austérité pour faire face aux répercussions de la crise.

Malgré cela, le gouvernement doit assumer sa responsabilité, a affirmé l’universitaire, faisant remarquer que l’actuelle coalition n’est pas parfaitement homogène, d’autant plus que le discours adopté par des parlementaires de la majorité reflète plus l’avis de l’opposition que celui de la majorité.

En dépit des efforts déployés, le gouvernement n’a pas réussi à répondre aux attentes, notamment en ce qui concerne la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, la lutte contre le chômage, de même que le gouvernement est appelé à travailler plus sur la question de la communication interne, ainsi qu’avec la parlementaires des différents partis, notamment ceux de la majorité, a poursuivi l’universitaire.

Il a aussi appelé le gouvernement à prendre des mesures concrètes qui auront un impact direct sur le pouvoir d’achat.

De son côté, l’universitaire et politologue Abdelaziz Karaki a souligné que la coalition tripartite est efficiente et a démontré sa solidité dans une conjoncture nationale et internationale difficile, ajoutant qu’il faut attendre avant de tirer les conclusions sur les réalisations de cette coalition.

Il a en outre rappelé que l’accord du 30 avril qui a couronné le dialogue social a permis de réaliser une certaine paix sociale, notant que l’institutionnalisation du dialogue social a contribué au rapprochement entre le gouvernement et les syndicats.

M. Karaki a, en outre, fait état d’un manque de communication du gouvernement avec le citoyen, au moment où la conjoncture difficile nécessitait plus de communication pour rassurer les citoyens.

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