Hausse des prix des huiles de table: Lesieur sort de son silence

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huile de tournesol
Un employé dans une usine de la société Lesieur Cristal, à Meknes au Maroc, le 25 mai 2015. (Photo AFP)

Dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi 24 février, Lesieur-Cristal explique les raisons de la récente hausse de près de 20% des prix des huiles de table. 

Depuis un peu plus d’une semaine, les appels au boycott des huiles de table inondent les réseaux sociaux. Les internautes dénoncent une augmentation de près de 20% du prix de cette denrée essentielle. La plupart des marques sont restées silencieuses…jusqu’à aujourd’hui. Première concernée, l’entreprise Lesieur-Cristal a préféré passer par les canaux des journaux quotidiens pour publier un communiqué laconique où elle dit « comprendre l’émoi suscité par la hausse des prix ».

Pour se justifier, la société tente d’expliquer cette augmentation par « la flambée des prix des matières premières agricoles à l’international et plus particulièrement celles utilisées pour la fabrication des huiles de table ». Ainsi, à en croire Lesieur-Cristal, « le cours du soja a augmenté de 80% et celui du tournesol de 90% ».

Mais au lieu de répercuter sur le champ cette différence, la société explique qu’elle a pu constituer assez de stocks de matières premières pour éviter la pénurie, ce qui a « permis de retarder le plus possible la répercussion de la hausse des cours mondiaux auprès des consommateurs marocains ».

Sauf que « la flambée des cours des matières premières agricoles s’accentuant durablement, Lesieur-Cristal a été contraint d’en répercuter une partie dans ses prix, à l’instar de tous les opérateurs du marché », ajoute le communiqué.

Justement, c’est la hausse des prix par tous les opérateurs au même moment qui pose problème, surtout si l’on sait que cette hausse a été retardée le maximum possible. Si la pression sur les coûts de production se fait sentir depuis mai 2020, comment se fait-il qu’aucun acteur, pourtant pas tous logés à la même enseigne en termes de parts de marché, n’ait répercuté la différence sur les prix de vente ? À moins de supposer une concertation préalable, donc illicite et contraire aux règles de la concurrence.

De leur côté, les associations de protections du consommateur exigent une intervention du gouvernement et même du Conseil de la concurrence si entente il y a. Contacté hier par H24Info, Ouadie Madih, président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur (FNAC), déclare que «cette augmentation impactera fortement le pouvoir d’achat des Marocains, qui prend déjà un coup à cause de la situation actuelle où nous sommes encore engouffrés dans une pandémie et que ses conséquences sont encore palpables sur l’ensemble de l’économie nationale». Sans oublier que si le cas de figure d’une entente illégale est suspecté «alors le Conseil de la concurrence doit s’autosaisir, ouvrir une enquête et jouer son rôle de gendarme sur le marché», souligne notre interlocuteur.

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