Le couscous patrimoine mondial de l’UNESCO: candidature commune du Maghreb
Publié leQuatre pays du Maghreb ont déposé, vendredi, auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), un dossier commun en vue de l’inscription du couscous à la liste du patrimoine culturel immatériel.
Le dossier a été déposé par le Royaume du Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie, auprès du secteur de la culture de l’UNESCO, en charge des conventions et des déclarations universelles à l’instar de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et la déclaration universelle sur la diversité culturelle.
Auparavant, une convention portant accord des quatre Etats pour le dépôt de cette candidature a été signée par Zohour Alaoui, Ambassadeur-représentante permanente du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO, présidente de la 39ème Conférence générale de l’UNESCO, Abdelkader Mesdoua, Ambassadeur de l’Algérie en France, délégué permanent auprès de l’UNESCO, Ghazi Gherairi, Ambassadeur, représentant permanent de la Tunisie auprès de l’UNESCO, et par Mohemd Elbechir Ould El Hadj, Premier-conseiller de la délégation mauritanienne auprès de l’UNESCO.
Le dossier de candidature est le résultat d’un travail de plusieurs mois mené par les experts des quatre pays qui ont réussi à monter un «dossier solide» en vue de l’inscription de cette spécialité culinaire du Maghreb, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Dans une déclaration à la MAP, Zohour Alaoui, Ambassadeur-représentante permanente du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO, présidente de la 39ème Conférence générale de l’UNESCO, a souligné l’importance et la symbolique de cette candidature qui porte sur «le savoir et le savoir faire des pratiques liées à la production et à la consommation du couscous» et qui vient «consacrer la formidable richesse qu’a léguée la culture berbère, amazigh non seulement aux pays du Maghreb mais également en Afrique et dans le pourtour méditerranéen et aujourd’hui dans le monde dans son ensemble».
L’Ambassadeur-représentante permanente du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO a tenu également à souligner le caractère inédit de cette candidature. «C’est la première fois que quatre pays du Maghreb unissent leurs efforts pour déposer un dossier commun», a-t-elle dit.
« En liant nos efforts, nous protégeons un élément fondamentalement essentiel pour la transmission de notre culture pour les générations futures », a affirmé Alaoui pour qui « ce dossier rappelle aux peuples du Maghreb tout ce qu’ils ont en partage et en commun et tout ce qui les lie de par leur culture et leur histoire ».
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L’Ambassadeur-représentante permanente du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO n’a pas manqué enfin de « rendre hommage aux communautés de nos pays particulièrement aux femmes qui ont veillé, tout au long de ces siècles, à la pratique et à la transmission, génération après génération, de cet héritage emblématique et multiséculaire ».
Pour Ghazi Gherairi, Ambassadeur, représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco, le dépôt de cette candidature acte un moment de «grande convergence» des pays du Maghreb. «Il s’agit du premier dossier en commun que nous déposons et qui porte sur un élément essentiel de notre patrimoine au sens le plus identitaire», a-t-il dit.
Le couscous, « l’un des marqueurs de notre «maghrebinité », qui s’étend de la Mauritanie jusqu’au milieu de la Libye, est un plat qui est associé à nos fêtes mais aussi à nos moments de deuil. Il se décline sous plusieurs formes « ce qui montre non pas la divergence mais la richesse et la diversité de la culture maghrébine et sa capacité à s’adapter », a affirmé le diplomate tunisien.
Et de souligner que le dépôt de cette candidature consacre la première étape d’un processus diplomatique jusqu’à sa consécration, a-t-il dit, se disant convaincu de la solidité du dossier de candidature qui est le résultat d’un travail excellent mené au niveau des experts.
Même optimisme affiché par le coordinateur du dossier, Slimane Hachi (Algérie), qui s’est dit «fier» de l’aboutissement de ce travail réalisé grâce à l’enthousiasme, la générosité et le travail des experts des quatre pays. «Aujourd’hui nous sommes parvenu à concrétiser ce dossier qui unit les pays du Maghreb depuis la Tripolitaine jusqu’à l’Atlantique», s’est-il félicité.