La Mamounia, joyau architectural de Marrakech, est à vendre

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Le palace situé au cœur de la vieille ville Marrakech pourrait servir à renflouer les finances du royaume marocain. Cette propriété de l’État et de la Ville, devrait être partiellement cédée.

La Mamounia, c’est un peu l’orient des «Mille et une nuits», à Marrakech. Le mythique palace ocre où se mêlent les styles Art déco et arabo-mauresque a été bâti au début des années 1920 par les architectes français Henri Prost et Antoine Marchisio.

Entouré de remparts, offrant de belles vues sur l’Atlas et disposant surtout d’un somptueux jardin luxuriant de 8 hectares (qui a donné son nom à l’endroit puisqu’il s’agissait initialement des jardins du prince Mamoun), l’hôtel n’a pas tardé à attirer les grands de ce monde, les puissants et les vedettes. Winston Churchill était un habitué, Hitchcock y a tourné tandis que Charlie Chaplin, Mick Jagger, Edith Piaf ou encore Jacques Chirac appréciaient l’endroit.

«L’hôtel restera marocain»

Ce joyau du patrimoine marocain devrait pourtant être appelé à contribuer aux finances du royaume, bien mal en point. Depuis l’an dernier un projet de privatisation est sur les rails mais pour couper court aux craintes du public de voir l’hôtel tomber entre des mains étrangères, le ministre des Finances Mohamed Benchaâboun s’est empressé de préciser que «l’hôtel restera marocain».

D’ailleurs, même si le ministère de l’Économie et des finances refuse de communiquer sur les modalités de la vente, il est très vraisemblable que l’État marocain ne cédera qu’une partie du capital dont il dispose. L’hôtel est actuellement détenu à 62% par l’Office national des chemins de fer (ONCF) qui en avait lancé la construction, le reste étant aux mains de la Caisse des dépôts de gestion et de la municipalité de Marrakech.

 

 

Une cinquantaine de chambres à l’origine

 

À l’origine, dans les années 20, l’établissement qui visait surtout une clientèle de long séjour ne comportait qu’une cinquantaine de chambres sur un seul étage. Le peintre Jacques Majorelle (dont la villa et le jardin sont l’une des attractions majeures de Marrakech) décore le salon de l’établissement qui porte son nom.

Après la seconde guerre mondiale, le nombre de chambre passe à 100 avant que le roi Hassan II ne lance une série de travaux de rénovation dans les années 1980. L’établissement y gagne un quatrième étage, une aile supplémentaire, ainsi qu’un casino et sa capacité d’accueil passe à 200 chambres.

 

 

La dernière grande rénovation est lancée en 2009 par le roi Mohammed VI. Les trois ans de travaux et la décoration revisitée par Jacques Garcia auraient coûté la bagatelle de 120 millions d’euros. L’établissement dépasse désormais les 200 chambres, a revu ses tarifs sensiblement à la hausse, a agrandi sa piscine et s’est doté d’un vaste spa.

La Mamounia est désormais une véritable vitrine de l’artisanat traditionnel marocain avec ses zelliges (les mosaïques locales), ses lanternes, ses ferronneries ou son tadelakt, ce revêtement mural à la chaux teinté de pigments. Les dépenses ont été si importantes que les actionnaires auraient dû attendre 2017 pour toucher à nouveau des dividendes, selon des sources locales. Un équilibre économique délicat qui explique peut-être pourquoi les investisseurs ne se pressent pas encore au portillon pour s’offrir ce superbe établissement.

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