La chronique d’Abou Hafs. Raissouni, Radi, Monjib… le courage politique est la solution

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Par Mohammed Abdelouahab Rafiqui

Il y a quelque jours, le tribunal de première instance de Casablanca a prononcé une peine de cinq ans de prison contre le journaliste Suleiman Raissouni, en grève de la faim depuis près de cent jours. D’autres cas comme ceux d’Omar Al-Radi et de Maati Monjib sont toujours en attente de jugement. La jeune fille qui a partagé il y a deux ans un post Facebook se moquant d’une sourate coranique a elle été condamnée à trois ans et demi de prison.

Je ne peux pas interférer dans les décisions du tribunal, ni essayer de les influencer dans une certaine direction, surtout lorsqu’il s’agit d’une affaire liée au droit d’un autre citoyen et basée sur sa plainte. Il est seulement possible d’attendre la décision judiciaire tranchante entre les deux parties, tout en exigeant que toutes les garanties légales soient fournies aux parties, pour assurer un procès juste et équitable sans préjudice de toute partie contre l’autre.

Mais je crois sincèrement que toute cette tension n’est pas dans l’intérêt du Maroc, sur le plan interne, alors que nous ne sommes à quelques mois des élections communales et législatives. Il convient d’entamer cette importante période dans une atmosphère de détente politique et dans un climat positif, comme le signe à une incitation importante à la participation citoyenne massive au vote, surtout que se profile un large boycott de ces élections, ce qui n’est ni dans l’intérêt de la transition démocratique, ni dans l’intérêt de l’expérience politique marocaine.

 

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Les prochaines élections électorales ne réussiront pas en formulant des lois et des législations, ni par des arrangements et des préparatifs, ni même en assurant leur intégrité et l’impartialité de l’autorité vis-à-vis des concurrents. Avant tout, il est nécessaire de fournir un climat politique approprié, et de renforcer la confiance dans les institutions et dans la manière de gérer la scène politique, et avec toutes les déceptions que le Maroc a connu ces dernières années, que ce soit de la part de la majorité, notamment des islamistes, que beaucoup considéraient comme une bouée de sauvetage, ou de l’opposition, dont le rôle était terne et à peine connu. Nous avons un besoin urgent d’un nouveau souffle avec des étapes pratiques et des mesures symboliques et influentes qui peuvent restaurer la confiance perdue, et donner de la crédibilité au dans la construction institutionnelle et démocratique

Cette tension se sert pas non plus l’intérêt du Maroc sur le plan extérieur, notamment avec les récents développements diplomatiques, les tensions dans les relations avec l’Espagne et l’Allemagne, et le soutien international dont le dossier du Sahara a besoin. Nous n’avons pas besoin de recevoir de leçons d’aucune partie. Nous devons en revanche veiller à préserver l’image du Maroc et la propreté de son bilan en matière de droits humains, ce qui augmentera la force et la légitimité du dossier.

Je crois que toute initiative visant à réaliser une percée en matière de droits de l’Homme et de démocratie qui créerait une atmosphère positive contribuerait fortement au succès des prochaines élections et renforcerait le taux de participation populaire à celles-ci.

 

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Concernant ces procès, que certains qualifient de procès d’opinion, ce qui est certain, c’est que ces affaires, en plus du fait qu’elles affectent le climat de confiance entre l’État et la société, elles sapent également plusieurs réalisations récentes du Maroc, que ce soit au niveau du développement ou de la diplomatie. Ce qui a fait du Maroc un objet des rapports et des leçons dirigés par certains, dans des conditions délicates qui connaissent plusieurs transformations régionales et internationales.

En conclusion, ce qui nous attend aujourd’hui en termes d’élections, et les transformations qui s’opèrent autour de nous rend impératif le renforcement du front intérieur, et la confiance des Marocains dans la voie des réformes et la transition démocratique. Tout cela ne peut être réalisé que grâce à une percée politique et en créant une atmosphère positive et rassurante.

J’espère que l’occasion du 30 Juillet, avec toutes ses connotations symboliques et patriotiques, apportera de bonnes nouvelles dans ce sens.

 

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