La chronique d’Abou Hafs. La fête du trône et le modèle marocain

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Les Marocains célèbrent cette semaine le 22e anniversaire de l’accession au trône du roi Mohammed VI. Les autorités ont annoncé l’annulation des cérémonies habituelles une fois de plus en raison de la situation épidémiologique connue au Maroc et dans le monde.

Par Mohamed Abdelouahab Rafiqui

Il convient de parler du rôle historique que joue la monarchie dans la stabilité de l’État en assurant son unité et sa continuité, en particulier avec les transformations et les changements qualitatifs observés dans la région arabe et maghrébine à la suite du déclenchement du soi-disant Printemps arabe, qui a pris un caractère violent dans plusieurs pays et perturbé la stabilité d’autres pays. Le Maroc a constitué l’exception et a fourni un modèle de réforme qui consacre la continuité et le changement à l’intérieur du régime.

Cela va dans le sens des réformes fondamentales marquées par le calme et la gradualité, menées par le roi Mohammed VI depuis son accession au trône en 1999, qui ont eu lieu avant le mouvement de contestation dans la région et ont été une source d’inspiration pour de nombreux pays arabes et africains. Ces réformes politiques reposent sur l’adoption du principe de séparation et d’équilibre des pouvoirs dans le cadre d’une bonne gouvernance dans tous les domaines.

L’exception typiquement marocaine était basée sur plusieurs raisons. Le secret réside dans le système politique structurel du royaume du Maroc, le rôle central de l’institution de la commanderie des croyants et le statut du roi, qui est un symbole de la stabilité du pays et un facteur clé pour éviter toutes les difficultés et les crises que les pays arabes connaissent comme tourmentes politiques et sociales.

En toute objectivité, nous pouvons parler du rôle joué par l’institution de la commanderie des croyants pour assurer l’équilibre et la stabilité du royaume, ce caractère exceptionnel et unique du royaume du Maroc, à la lumière de l’atmosphère d’incertitude qui règne dans le monde arabe.

Cette exception réside dans la force de l’expérience marocaine de l’entrée de la commanderie des croyants comme une institution parapluie dotées d’un ensemble de mécanismes, d’exigences et de contrôles qui ont maintenu la stabilité politique au Maroc, ainsi que son développement et son renouvellement en permanence par l’évolution des variables, jouant ainsi différents rôles dans lesquels  le rôle religieux, social, culturel et politique, pour que cette institution contribue à la construction de l’État civil moderne basé sur la référence de la nation dans la gestion de ses affaires publiques, et pour garantir les droits fondamentaux des individus et l’égalité entre eux. Cette institution a également sa sphère spirituelle et de valeur dans la vie religieuse de la société, ainsi que dans la gestion des intérêts de la société politique.

Cependant, « imarat al mu’minin », bien qu’elle soit préoccupé par le sentiment religieux de la nation, cela ne signifie pas sa séparation complète de la chose politique. En effet, c’est l’essentiel des exigences de la bay’a et de l’alliance étroite qui réunit le roi et son peuple. Le roi tient donc à remplir cette fonction pour servir de renouvellement de cette alliance étroite qui lie le peuple au commandeur des croyants, puisque l’une des exigences de la bay’a est la protection  de la religion.

Elle est également fondé sur le maintien de la sécurité spirituelle et la préservation de l’unité doctrinale des Marocains, c’est l’expression de continuer à s’accrocher à la seule référence historique de la doctrine du Maroc.

La commanderie des croyants joue un rôle très important dans la préservation de la Charia, en œuvrant à la réalisation d’intérêts compatibles avec les finalités de la religion, en guidant la jurisprudence, en veillant à ce que les exigences de la Charia islamique ne soient pas violées et en préservant les constantes religieuses et les dispositions de la Charia.

La légitimité religieuse de la commanderie es croyants repose sur le contrat de la bay’a, qui est un contrat contraignant qui constitue une charte politique entre les dirigeants et les gouvernés. Ce contrat est renouvelé par le peuple pour chaque Sultan qui gouverne. Dans le cadre de la Bay’a, le Sultan est tenu d’atteindre deux objectifs: la défense d’un territoire limité et non négociable et la mise en place d’un régime qui assure la sécurité de tous. Au niveau politique, cela se reflète dans l’obligation constitutionnelle du roi de défendre l’unité territoriale en tant que commandeur des croyants, comme expliqué dans la Constitution.

 

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