Les habitants de Mohammedia en colère contre le projet de terminal chimiquier

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Les habitants de Mohammedia s’opposent à la construction d’un terminal chimiquier dans le port de leur ville. Ils ont été 400 à signer contre ce projet  dans le cadre d’une enquête publique ouverte par la préfecture à la population.

Encore au stade préliminaire, le projet lancé par l’Agence nationale des ports (ANP) et qui permettra l’accostage et l’amarrage de navires transportant des produits chimiques suscite une vive inquiétude chez les habitants de la ville de Mohammedia.

Mobilisés par la société civile et après avoir pris connaissance du contenu de l’étude d’impact environnemental mise à leur disposition dans la commune de la ville, ils ont été 400 à signer contre ce terminal dans le cadre d’une enquête publique ouverte par la préfecture à la population du 27 au 16 juillet.

Et ce, conformément à loi n° 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement.

En effet, selon l’article 9 de cette loi, «chaque projet soumis à l’étude d’impact sur l’environnement donne lieu à une enquête publique. Cette enquête a pour objet de permettre à la population concernée de prendre connaissance des impacts éventuels du projet sur l’environnement et de recueillir leurs observations et propositions y afférentes. Ces observations et propositions sont prises en considération lors de l’examen de l’étude d’impact sur l’environnement».

Une étude d’impact incomplète, selon la société civile

Mais cette étude commanditée par l’ANP est, elle-même, pointée du doigt par les acteurs de la société civile, qui la trouvent «incomplète» et «légère», la qualifiant «d’étude de complaisance».

«Cette étude ne mentionne pas quels produits seront manipulés au niveau du port ou leur dangerosité, ni quelles sont les procédures de sécurité prises en cas de catastrophe», relève Mohamed Benata, militant écologiste.

Même son de cloche du côté de l’association «Sauver les dunes de Mohammedia», dont la présidente Nadia Hmaity estime: «Cette étude limite à la phase avant les travaux de construction du terminal et au cours des travaux, sans entrer dans le vif du sujet».

En effet, le document de synthèse de l’étude relève que «ce chantier sera source de gêne pour la population riveraine ainsi que pour les activités. Les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs et des riverains peuvent également subsister aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du chantier».

L’étude mentionne également comme impacts la poussière et les émissions du gaz émanant des véhicules, mais aussi des risques de contamination des sols par les déversements accidentels d’hydrocarbures et d’huiles de vidange.

Des risques d’infiltration des eaux usées sont aussi à prendre en compte.

«On ne veut pas d’une énième source de pollution» 

A l’instar de l’ensemble des acteurs de la société civile à Mohammedia, Mohamed Khouyibaba, acteur associatif, est catégorique: «Ce projet signifie la fin de Mohammedia.

Cette ville manque déjà d’une infrastructure hospitalière digne de ce nom. Ses habitants souffrent à hauteur de 37% de problèmes respiratoires à cause d’autres industries polluantes. Nous n’avons pas besoin d’une énième source de population».

Entretemps, les élus locaux semblent peu concernés par le sujet. «Jusqu’à ce jour, seuls 5 élus sur 47 conseillers communaux, et trois parlementaires ont suivi l’affaire», s’indigne Khouyibaba.

 

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