Entretien. Louis Aliot, vice-président du RN: «Macron a choisi le camp de l’Algérie plutôt que le Maroc»

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louis aliot, vice président du rn
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Louis Aliot, premier vice-président du Rassemblement National (RN) et maire de Perpignan, a accordé une interview exclusive à H24info où il revient sur des sujets névralgiques liés principalement à la crise qui sévit actuellement entre Rabat et Paris, la position de son parti sur le Sahara marocain, la récente visite de Jean-Luc Mélenchon au Maroc ou encore les perspectives de développement des relations entre le Maroc et la France, notamment en cas de victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.

H24info : La crise politico-diplomatique entre le Maroc et la France perdure depuis plus d’un an maintenant en raison, notamment, de ce que certains qualifient de « tropisme » algérien du président Macron. Quel est votre commentaire à ce sujet ? 

Louis Aliot : Macron fait froidement des calculs électoraux et politiciens en faveur des binationaux algériens de France. Des électeurs plutôt que de l’honneur. C’est sa devise.

Les Etats-Unis, l’Espagne, et Israël ont exprimé un soutien clair et officiel à la marocanité du Sahara. Qu’est ce qui empêcherait, selon vous, la France, qui plus est un pays ami et allié de très longue date du Maroc, de leur emboîter le pas ?

Rien. Absolument rien. Il a choisi son camp. L’Algérie plutôt que le Maroc. C’est ainsi qu’il avait déclaré que la colonisation française avait été un crime contre l’humanité et qu’il a donné à un historien communiste le soin de réécrire cette histoire en culpabilisant la France. Qu’a-t-il obtenu en échange ? Des votes c’est certain. Quoi d’autre ? On le saura un jour. Mais pour un Président français ce n’est pas glorieux.

Si demain, en 2027, le Rassemblement National (RN) arrive au sommet de l’Etat français, quelles seraient ses premières mesures en vue de raffermir les relations bilatérales avec le royaume ? 

En 1990 à Rabat Jean-Marie Le Pen était reçu par le Roi Hassan II, accompagné d’une délégation de députés européens. Leur entretien avait été cordial et le Sahara faisait évidemment partie de leur discussion.

Sur l’immigration incontrôlée en France et l’assimilation le Roi partageait les mêmes craintes pour l’avenir que son interlocuteur. Il suffit pour s’en convaincre de voir les interviews de Sa Majesté auprès des médias français. Aujourd’hui, le Maroc est un pôle de stabilité, une économie en plein développement et des opportunités réciproques de bâtir des relations durables et fraternelles qui respectent notre histoire et nos identités.

Le Roi est un symbole fort d’unité et de paix au-delà de ses frontières. C’est très important. Je suis donc favorable à développer des relations franches et directes qui pourraient prendre l’aspect d’échanges politiques, culturels et économiques spécifiques.

De nombreuses entreprises de ma ville par exemple travaillent déjà avec des entreprises marocaines et développent de nombreux échanges. Je suis favorable à un jumelage avec une ville marocaine qui permettra d’approfondir nos relations et de mieux nous connaitre. J’étais récemment à Tanger où  j’ai pu mesurer l’étendue de l’essor économique extraordinaire de ce très beau pays.

Jean-Luc Mélenchon, dont certains camarades et députés du parti (LFI) continuent de soutenir les séparatistes du polisario, vient de quitter le Maroc où il a passé environ quatre jours et rencontré des chefs de partis politiques. Quel serait d’après vous le réel enjeu de ce voyage au royaume ? 

Il fait de la mousse et de la communication. Mélenchon est un agitateur qui a des liens historiques et personnels avec le Maroc que je respecte. Donc je dirais que je ne suis pas plus choqué que cela. C’est son droit. Mais je n’ai aucune confiance. Il reste très proche du FLN algérien.

Une visite au Maroc de Marine Le Pen est-elle à l’ordre du jour? 

Ce serait un signal important car nous sommes très respectueux du royaume du Maroc et de son souverain. Nous avons des intérêts communs. Je pense qu’il serait opportun que l’on se parle au plus haut niveau. Et sur des sujets aussi différents que la lutte contre l’islamisme, l’immigration incontrôlée, l’industrie de pointe ou la préservation des ressources en eau, domaine où le Maroc excelle. Nous avons des choses à nous dire et à faire ensemble. Si Marine est Présidente en 2027, nul doute que le Maroc sera un interlocuteur privilégié. A mon modeste niveau j’y travaille.

Bio express :

En plus d’être premier vice-Président du RN depuis le 4 juillet 2021, Louis Aliot a été élu maire de Perpignan le 3 juillet 2020. Il a commencé la politique en s’encartant au Front National (FN) en 1990, devenu officiellement le Rassemblement National en 2018. Il était le compagnon de Marine Le Pen de 2009 à 2019.

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