États-Unis: toujours paralysé, le Congrès cherche une issue à l’impasse

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Image illustration. DR

Un lieutenant de Donald Trump, l’élu Jim Jordan, devrait renoncer jeudi à la présidence de la Chambre américaine des représentants, paralysée depuis 16 jours par des querelles républicaines.

Selon plusieurs médias américains, le quinquagénaire, membre de la frange la plus conservatrice du Parti républicain, va à la place soutenir le renforcement des pouvoirs du « speaker » par intérim, espérant ainsi mettre fin à la crise institutionnelle.

C’est une situation complètement inédite: l’une des deux chambres du Congrès, censé être l’un des parlements les plus puissants au monde, n’a pas été capable de voter sur le moindre projet de loi depuis plus de deux semaines.

Qu’importe que le président Joe Biden s’apprête à demander lors d’un discours à 20H00 (00H00 GMT vendredi) des ressources considérables pour l’Ukraine, envahie par la Russie, et Israël, en guerre avec le Hamas. La Chambre est actuellement incapable d’accéder à cette requête.

L’immense majorité des pouvoirs de cette institution ont été suspendus par la destitution historique de son chef Kevin McCarthy le 3 octobre, victime de divisions entre républicains modérés et trumpistes.

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Les conservateurs sont majoritaires à la chambre basse et donc responsables d’en élire le « speaker ». Mais ces 221 parlementaires ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau président.

Après deux semaines de tractations très poussives et deux votes dans l’hémicycle de la Chambre, l’élu Jim Jordan devrait renoncer, du moins pour le moment, à sa candidature pour le perchoir.

Une vingtaine de républicains modérés reprochent à cet élu pugnace des positions trop extrêmes et refusent pour cette raison de l’élire au poste de « speaker« .

Illustration des tensions très vives qui règnent autour de cette élection: plusieurs d’entre eux se sont plaints d’avoir reçu des menaces depuis leur vote contre Jim Jordan.

Dans une institution encore marquée par l’assaut du Capitole, les démocrates dénoncent quant à eux le positionnement ambigu de Jim Jordan sur la présidentielle de 2020, élection que Donald Trump qualifie encore, sans preuve, de « volée ». Ils ne l’aideront pas non plus à accéder au perchoir.

Plusieurs scénarios sont étudiés par le groupe parlementaire pour sortir de cette crise à commencer par la possibilité de renforcer temporairement les pouvoirs du « speaker » par intérim, Patrick McHenry.

L’unique responsabilité de cet élu de Caroline du Nord — reconnaissable au noeud papillon qu’il porte toujours avec ses costumes — est actuellement d’organiser l’élection du successeur de Kevin McCarthy.

Mais le quadragénaire pourrait, grâce à un vote de la Chambre, être autorisé à présider cette institution pour quelques mois.

Le temps d’adopter un nouveau budget pour l’Etat fédéral, celui-ci expirant dans moins d’un mois. Et pour les républicains de se mettre en ordre de marche.

Autre issue possible: une alliance surprise entre républicains modérés et le parti de Joe Biden, les démocrates, qui a jusqu’ici principalement été spectateur de ces tractations.

Exhortant les républicains à mettre fin « à leur guerre civile », le leader démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a appelé à former « une coalition qui transcende les partis ».

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