Climat: les canicules rendront des régions entières invivables

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Dans la province du Sindh, au Pakistan, une mère essaie de protéger sa fille de quatre ans de la chaleur accablante. Photo PNUD/Hira Hashmey

Le constat est alarmant. Des régions entières du globe vont devenir invivables au cours des prochaines décennies en raison de vagues de chaleur qui seront plus fréquentes et plus intenses sous l’effet de la hausse des températures, avertissent l’ONU et la Croix-Rouge. 

À moins d’un mois de la COP27, qui doit se dérouler en novembre en Égypte, l’ONU et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) appellent dans un rapport conjoint à se préparer aux vagues de chaleur à venir pour éviter un nombre important de morts.

Ces organisations soulignent qu’il existe des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une chaleur extrême ne peuvent survivre et qu’il y a par ailleurs des limites au-delà desquelles les communautés ne peuvent plus s’adapter.

« Selon les trajectoires actuelles, les vagues de chaleur pourraient atteindre et dépasser ces limites physiologiques et sociales au cours des prochaines décennies, notamment dans des régions telles que le Sahel, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Ouest », détaillent les deux organisations.

Une telle situation va se traduire, dans ces régions où les besoins humanitaires sont déjà élevés, par « des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités », avertissent l’OCHA et le FICR.

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Bien que les impacts de la chaleur extrême soient mondiaux, certaines personnes sont plus durement touchées que d’autres. Les communautés marginalisées, telles que les travailleurs agricoles, sont poussées en première ligne.

Dans le même temps, les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes et allaitantes courent un risque accru de maladie et de décès.

« Alors que la crise climatique n’est pas maîtrisée, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les inondations, frappent le plus durement les personnes les plus vulnérables », a déclaré Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU.

Plus de 410.000 morts liés à des conditions météo extrêmes

Selon le rapport, presque partout où des statistiques fiables sont disponibles, les canicules constituent le danger météorologique le plus meurtrier.

En attendant, les vagues de chaleur sont à l’origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées. Le rapport rappelle ainsi le lourd bilan de la canicule de 2003 en Europe qui avait fait plus de 70.000 morts, et une vague de chaleur en Russie en 2010 avait tué plus de 55.000 personnes.

Au total, les catastrophes liées à des conditions météorologiques et climatiques extrêmes ont tué plus de 410.000 personnes au cours des dix dernières années.

Plus largement, les vagues de chaleur, qui sont à l’origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières, s’intensifient. Cette année, des communautés d’Afrique du Nord, d’Australie, d’Europe, d’Asie du Sud et du Moyen-Orient ont déjà suffoqué sous des températures caniculaires record.

Plus récemment, l’ouest des États-Unis et la Chine ont cédé sous une chaleur extrême.

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Or selon le rapport, les estimations montrent qu’en limitant le réchauffement de la planète à 1,5°C au lieu de 2°C, la planète pourrait « réduire de 420 millions le nombre de personnes fréquemment exposées à des vagues de chaleur extrême et d’environ 65 millions le nombre de personnes fréquemment exposées à des vagues de chaleur exceptionnelles ».

Face à ces prévisions alarmantes, l’OCHA et le FICR appellent à réaliser en urgence des investissements importants et durables pour atténuer l’impact du changement climatique et soutenir l’adaptation à long terme des populations les plus vulnérables. Il s’agit également de s’attaquer à l’impact de la chaleur extrême sur le long terme et aider les communautés, les villes et les pays à s’adapter au risque de chaleur extrême,

« Lors de la COP27, nous demandons instamment aux dirigeants mondiaux de veiller à ce que cet investissement atteigne les communautés locales qui sont en première ligne de la crise climatique. Si les communautés sont préparées à anticiper les risques climatiques et équipées pour agir, nous éviterons que les événements climatiques extrêmes ne deviennent des catastrophes humanitaires », a affirmé Jagan Chapagain, Secrétaire général de la FICR.

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