PLF-2021/Relance: l’essentiel de l’allocution de Benchaâboun à la CGEM

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ConfÈrence de presse du ministre de líÈconomie, des Finances et de la RÈforme de l'Administration, Mohamed Bencha‚boun autour de la loi de finances rectificative pour l'annÈe budgÈtaire 2020. 04082020-Rabat.

La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a organisé, jeudi à Casablanca, une rencontre avec le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, sous le thème « le projet de loi de finances 2021 face à l’impératif de la relance ».

Voici les principaux points évoqués par le ministre:

  • L’Etat doit soutenir l’économie pour maintenir des activités et sauvegarder les emplois. Il doit aussi mettre en place les mécanismes qui permettront de relancer la machine économique.
  • Les opérateurs économiques doivent en parallèle continuer à y croire, à investir et à créer de la valeur et des emplois. Sinon les efforts consentis par l’Etat seront sans effet.
  • Nécessité d’agir en toute responsabilité dans ce contexte de rareté des ressources, où chaque dirham compte et devra être dépensé de manière judicieuse et efficiente.
  • L’endettement de l’Etat doit être manié avec sagesse pour répondre aux besoins de l’économie et de la société sans pour autant, hypothéquer l’avenir de nos enfants et des générations futures.

Évolution de l’Économie:

Atténuation de la contreperformance des activités non agricoles, à l’exception de certains secteurs qui continuent à enregistrer des évolutions négatives, notamment le tourisme et les activités connexes avec un repli des recettes de voyages de 62,5%. Il y a également certains secteurs totalement à l’arrêt depuis le début de la pandémie. C’est le cas notamment des activités de l’événementiel.

Bon comportement du secteur minier, poursuite de l’évolution favorable de l’activité portuaire, reprise de certaines branches industrielles, atténuation de l’évolution négative des ventes de ciment.

La demande de l’énergie électrique a évolué à un rythme moyen de +0,8% à partir du 1er juillet 2020, après des baisses significatives de 15% durant la période du confinement général, ce qui traduit une reprise progressive de l’activité économique.

 

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Allègement du déficit commercial de 22,5% à fin septembre, redressement des recettes des MRE (+3,8%) à fin octobre 2020 et amélioration continue des avoirs officiels de réserve à fin septembre, se situant à 306,4 milliards de dirhams (MMDH), soit l’équivalent de 7 mois et 16 jours d’importations de biens et services. – Un ralentissement de l’investissement révélé par le recul persistant des importations en biens d’équipement de 20%. Une perte nette de 581.000 postes d’emploi par rapport à la même période de l’année précédente.

La politique monétaire a joué, à côté de la politique budgétaire, un rôle important à travers la baisse du taux directeur et l’assouplissement des conditions d’accès au refinancement de la banque centrale qui a atteint des volumes importants (supérieur à 100 MMDH) permettant aux banques de disposer de la liquidité nécessaire pour le financement des besoins des opérateurs économiques.

Les mécanismes de garantie mis en place par l’Etat ont également joué un rôle extrêmement important et ont permis à près de 80.000 entreprises d’accéder au financement bancaire à des conditions favorables (Oxygène Relance). Résultat: Hausse des crédits bancaires, en glissement annuel, de +5,2% à fin octobre et de +7% pour les entreprises.

PLF-2021:

Le PLF s’est appuyé sur les orientations contenues dans les derniers discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour ériger les axes autour desquels il a été construit.

Déclinaison des priorités de l’action publique et les instruments à mettre en place pour la relance de la croissance, l’exemplarité de l’Etat et l’optimisation du fonctionnement du secteur public et la prise en charge de la question sociale.

La sphère publique connaitra dès 2021 l’amorce d’une dynamique de réformes et de restructurations au profit d’une meilleure contribution à la croissance.

 

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L’investissement public programmé permettra le lancement de grands travaux aux retombées positives pour l’ensemble des acteurs et où le partenariat public-privé trouvera toute sa place.

La loi de finances se devait de concilier une triple nécessité:

Allouer davantage de ressources au profit du social: Entamer la mise en œuvre des Orientations Royales en matière de généralisation de la protection sociale sur les cinq années à venir. Les quatre domaines d’intervention sont l’AMO, la retraite, les allocations familiales et l’IPE.

Préserver un niveau d’investissement public élevé, soit 235 MMDH, ce qui représentera un chiffre record. Cette enveloppe se décompose sous forme de 185 MMDH des investissements publics (y compris les EEP et les collectivités locales). 45 MMDH seront mobilisés dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.

Contenir le déficit budgétaire à un niveau inférieur à celui de 2020, soit 6,5% du PIB alors qu’il est prévu un recul des recettes de 30 MMDH et des besoins additionnels en matière de dépenses de 30 MMDH.

Sur les 2 exercices budgétaires 2020 et 2021 nos finances publiques devront connaître un déficit additionnel de 7 points de PIB (en tenant compte des ressources mobilisées au titre de la solidarité). Ce surplus de déficit, qui génère un endettement additionnel de plus de 70 MMDH, a été le « prix payé » par notre pays pour initier des politiques contra-cycliques visant le soutien de l’activité économique et l’apport d’un revenu minimum aux couches défavorisées ainsi que des indemnités pour ceux qui ont perdu leur emploi.

 

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Ces mesures et cette politique budgétaire qui a agi aussi bien sur l’offre que sur la demande, ne peuvent être qualifiées de « politique d’austérité ». Il s’agit plutôt d’une politique budgétaire volontariste à caractère expansionniste. Cette politique était nécessaire et a été élaborée et mise en œuvre sans hésitation.

L’importance des enjeux économiques et sociaux exigeait que cette loi de finances soit placée sous le signe de la solidarité de manière à préserver le vivre ensemble et veiller à ce que notre pays demeure un espace de stabilité. Une contribution pour la solidarité a ainsi été consacrée pour l’année 2021 et devrait rapporter près de 5 MMDH.

Dans ce contexte peu favorable aux recrutements, une place particulière devait être accordée aux jeunes et à leur intégration au niveau du marché de l’emploi. Le PLF-2021 a prévu une mesure pour encourager les embauches, en CDI, des jeunes actifs pour leur premier emploi. Elle consiste en l’exonération de l’IR pendant trois ans.

Les mesures prises comprennent aussi la volonté de progresser dans l’œuvre de construction de l’Etat de droit à travers une action plus résolue de lutte contre la contrebande ainsi que la pénalisation de certaines pratiques de fraude portant notamment sur la délivrance des factures fictives.

Fonds Mohammed VI pour l’investissement :

Ce Fonds, qui sera doté de 15 MMDH à partir du Budget de l’Etat, aura la personnalité morale à travers sa transformation en société d’Etat, stratégique, structurée autour de filiales thématiques qui chacune interviendra sur un segment spécifique, avec des mécanismes appropriés à son périmètre.

Lever 30 MMDH de capitaux additionnels auprès des investisseurs institutionnels publics ou privés, des institutions multilatérales, ou de dons de pays amis, et ce, pour démultiplier la capacité d’intervention du Fonds et son impact sur l’économie.

 

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Confier la gestion des fonds thématiques à des sociétés de gestion spécialisées qui interviendront en vertu d’un cahier des charges rigoureux. Le recours à ce mode de gestion permettra de de capitaliser sur l’expertise de ces sociétés et d’assurer une montée en charge rapide.

En attendant, la mise en place de ces structures, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, interviendra, dans un cadre conventionné avec le système financier, avant la fin de cette année. Cette intervention consistera notamment, à faciliter l’accès au financement des investissements à travers le renforcement des fonds propres des entreprises qui en ont besoin et ce, moyennant des prêts participatifs sous forme de dette subordonnée par exemple.

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