Délai de paiement: l’éternel casse-tête

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Mohamed Benchaaboun, président du groupe Banque Centrale Populaire. Crédit: H24info

Hécatombe dans la catégorie des TPE/PME. En 2018, 7.941 entreprises ont fait banqueroute à cause notamment des défauts de paiement.

Un vrai casse-tête pour les TPE/PME. Une grande partie des dépôts de bilan sont imputables aux défauts de paiements, c’est ce qui ressort d’une étude faite par Inforisk, selon laquelle 7941 entreprises ont fait faillite en 2018 (voir Le Matin, 17  février 2019). Le chiffre devrait repartir à la hausse en 2019 (+4%) selon les projections d’Euler Hermes.

Hammad Kassal, président de la Commission Financement et Délais de paiement à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), invité de l’émission L’Info en Face, révèle que le délai de paiement moyen va être fixé à 60 jours et toute entreprise qui ne le respectera pas sera durement sanctionnée : elle se verra interdire l’accès aux marchés publics et aux subventions de l’État, or ce n’est pas le cas, Les délais de paiement clients se situaient à 83 jours au Maroc en 2018, selon Euler Hermès, leader mondial de l’assurance-crédit.

Pour sa part La Vie Eco remarque toutefois que la situation, dans le secteur privé, est tout à fait à l’opposé de celle prévalant dans le public. On apprend ainsi qu’environ la moitié des entreprises du privé ne respecte pas le délai légal de 90 jours fixé par la loi. Selon l’hebdomadaire, les délais de paiement dépassent parfois 8 à 10 mois.

Lire aussi: Les détails de la réunion Gouvernement-CGEM

L’arrivée de Mohamed Benchaâboun à la tête du ministère de l’Economie et des finances porte beaucoup d’espoir pour les TPE/PME. L’argentier du Royaume appelle à prendre plus au sérieux la problématique des délais de paiement qui tend à asphyxier les entreprises. «L’entreprise publique doit montrer l’exemple en matière de respect des délais de paiements et de règlement des créances, en particulier celles dues aux PME et TPE» insiste-t-il. Et d’ajouter, « Le suivi assuré par les services du ministère des Finances a montré que certaines Entreprises et établissements publics (EEP) ne respectent pas les délais légaux même si, parfois, elles disposent de ressources financières suffisantes pour honorer leurs engagements ».

Pour rappel, une plateforme a été élaborée selon une approche participative impliquant les différentes parties prenantes, notamment la CGEM et les EEP , qui vise à fluidifier les échanges et la communication entre les fournisseurs et les EEP, identifier les causes des retards de paiement, leur apporter les solutions adéquates et améliorer les délais de règlement des fournisseurs. «La mise en ligne de cette plateforme intervient en application des Hautes Orientations Royales du 20 août 2018. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par les pouvoirs publics visant l’amélioration du climat des affaires au Maroc», souligne le ministère des Finances dans un communiqué.

Nombreux sont les pays qui ont tenté de résoudre le problème en légiférant. Le Maroc en fait partie, mais la loi sur les délais de paiement est actuellement inopérante faute de textes d’application. Parmi les mesures prises pour améliorer la situation, figure le dispositif du «Name and shame» littéralement, nommer et blâmer, mis en place dans les pays anglo-saxons, un modèle repris par d’autres pays dont la France. Le principe consiste à nommer et rendre public les identités mauvais payeurs: un modèle à suivre.

Khalid Tegmousse (Journaliste stagiaire)

 

 

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