Dr Tayeb Hamdi préconise un durcissement des restrictions anti-covid
Publié leÀ l’heure où plusieurs pays étrangers resserrent la vis, face à la montée des cas, le Maroc n’a pour le moment pris aucune mesure draconienne. Dans une tribune parvenue à H24 Info, Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politique et systèmes de santé et vice-président de la Fédération Nationale de la Santé (FNS) plaide pour un durcissement des restrictions.
Les livraisons de vaccins contre le Covid-19 ont ralenti au niveau mondial, coïncidant avec l’émergence de plusieurs variants du virus, notamment en Inde, principal fournisseur du remède au niveau international.
Au Maroc, la campagne de vaccination qui allait bon train est désormais compromise par les retards de livraison. De plus, plusieurs cas d’infections au variant britannique ont été détectés, suite à quoi le royaume a suspendu ses liaisons avec 37 pays, parmi eux, l’Italie, la Belgique, le Royaume-Uni, ou encore le Brésil.
Face à cela, le Dr Tayeb Hamdi rappelle dans sa tribune que «le Brésil est en situation chaotique, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande, le Portugal, la France, d’autres pays de l’Europe centrale et de l’ouest ont décrété des mesures restrictives sévères et des confinements nationaux avec fermeture des écoles pour la majorité pour arrêter les nouveaux variants».
Il évoque dans ce sens, «une nouvelle épidémie ou presque (…) de par son ampleur et son nouveau visage : augmentation exponentielle de nouveaux cas, des malades de plus en plus en état grave, dans les services de soins intensifs de plus en plus de jeunes, beaucoup sans aucune pathologie ou vulnérabilité associées, des durées de séjours dans la réanimation plus longues, plus de femmes, et avec plus de séquelles».
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«Ce scénario « Européen » est-il évitable ?», s’interroge le médecin, avant d’affirmer que «le risque de le voir se répliquer chez nous est hautement probable». Toutefois, « la possibilité de l’éviter est non seulement possible mais nécessaire : nous devons endiguer la progression des variants en circulation jusqu’à ce qu’une proportion significative de la population marocaine soit vaccinée», poursuit-il.
«Les semaines à venir ne sont pas pour le relâchement, l’ouverture de notre économie, nos écoles, notre vie sociale, notre tourisme aux mois d’été en dépendent», estime Dr Hamdi, plaidant pour «le respect strict et rigoureux des mesures barrières et des mesures territoriales, en évitant les déplacements, les réunions et rassemblements familiaux ou autres non obligatoires, en plus du respect strict de l’isolement par les malades testés positifs et du confinement des contacts».
Pour rappel, un couvre-feu national est aussi imposé au Maroc, de 21h à 6h du matin. Les restaurants, cafés, commerces et grandes surfaces ferment à 20h, tandis que les fêtes et les regroupements demeurent interdits.