Balafrej et Chennaoui proposent un impôt sur la fortune pour financer l’école

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Les deux députés FGD à la Chambre des représentants ont proposé une série d’amendements au projet de loi de finances, dont, entre autres, la création d’un impôt sur le patrimoine destiné à financer le système éducatif.

Un impôt progressif sur le patrimoine. Voici ce que proposent les deux députés de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) pour sauver le système éducatif marocain. Dans leur proposition d’un «amendement pour la mise en place d’une contribution solidaire pour sauver notre système éducatif», Mustapha Chennaoui et Omar Balafrej souhaitent instaurer un impôt progressif sur le patrimoine, réparti en trois tranches. Ainsi, pour un patrimoine établi entre 5 et 10 millions de dirhams, l’Etat prélèverait 0.1%, 0.2% pour les patrimoines établis entre 10 et 20 millions de dirhams et 0.5% pour les patrimoines dépassant 20 millions de dirhams.

Contacté par H24info, Omar Balafrej insiste sur la faisabilité de sa proposition. «C’est un amendement positif et raisonnable. Taxer les patrimoines de 5 millions de dirhams à 0.1%, ce n’est pas grand-chose», avance le député de Rabat, pour qui la mesure devrait avoir un double effet: «impulser plus de solidarité en matière de fiscalité et pousser les détenteurs de capital à faire fructifier leur fortune». L’objectif pour Balafrej est de favoriser les dynamiques entrepreneuriale et salariale et de combattre l’économie rentière. «C’est une mesure qui devrait également réjouir les libéraux. Ce que nous proposons se fait dans les plus grandes démocraties. Cet impôt sur le patrimoine monte jusqu’à 2% en France ou dans les pays scandinaves par exemple», assure l’élu de gauche.

Mais de là à penser que l’amendement puisse voir le jour, il y a un pas que les députés ne semblent pas prêts de vouloir franchir. «Beaucoup de parlementaires me disent en aparté que c’est une très bonne idée. Ce qui est énervant c’est que ce sont ces mêmes gens qui vont voter contre», déplore Omar Balafrej. Mais ce dernier ne perd pas espoir pour autant, et n’hésite à parler de son cas personnel pour promouvoir sa proposition. «A ceux qui sont contre l’amendement, je leur dis que moi, le jour où je vais finir mon crédit d’appartement, je devrai payer quelque chose comme 5.000 dirhams. Ce n’est rien du tout. Même pour les plus riches. Qu’est-ce que 0.5% pour un milliardaire?», interroge Balafrej.

Outre l’impôt sur le patrimoine, les deux députés ont au total proposé 9 amendements, qui vont tous dans le sens d’une plus grande imposition du capital au détriment du travail, et qui ont été déposés le 8 mai dernier au Parlement. Les deux élus proposent notamment d’imposer une taxe progressive sur l’héritage, allant de 1% pour un héritage inférieur à 100.000 dirhams à 30% pour un héritage dépassant les 100 millions de dirhams. «Ce genre d’impôt existe même aux Etats-Unis. Dans le pays du libéralisme, la tranche supérieure est imposée à 40%», assure encore le député de la 1ère chambre.

 

 

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