Comment le Japon fait face à la menace des missiles nord-coréens

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Les Japonais n’ont pas le droit de lever une armée depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cependant ils développent un certain nombre de dispositifs de défense dont des systèmes anti-missiles.

Pour la première fois, la Corée du Nord a confirmé avoir tiré un missile balistique qui a survolé le Japon. Un nouveau pas franchi dans l’escalade de tension, qui dure depuis des mois. Si le Japon, n’est pas la cible prioritaire de Pyongyang, qui vise plutôt les États-Unis, l’île nippone se montre inquiète face à la multiplication des tirs. Mais le Japon a-t-il les moyens de se protéger face à la menace nord-coréenne?

Mardi, au moment du tir de missile, des millions de Japonais résidants dans le nord de l’île ont reçu, dès le réveil, sur leur smartphone, le message d’alerte suivant: «Tir de missile. Veuillez vous abriter». Des avertissements ont également été lancés à la télévision et sur les panneaux d’informations de différentes villes.

«Il y a peu de temps, un missile a apparemment survolé cette zone. Si vous trouvez des objets suspects, ne vous en approchez pas et appelez immédiatement la police ou les pompiers», disait l’un de ces messages, également visibles à la télévision. «Mettez-vous à l’abri dans des bâtiments sûrs ou en sous-sol». Des sirènes ont également retenti dans les villes se trouvant sur la trajectoire du missile.

Si le Japon ne possède plus d’armée depuis 1945, il est tout de même doté d’une force d’autodéfense. Celui-ci compile à la fois des systèmes anti-missiles, des boucliers ou encore des destroyers équipés de missile intercepteurs. Début août, il a notamment déployé son système de défense «Patriot». Celui-ci permet notamment de détecter, suivre et intercepter les missiles. Selon l’AFP, les forces japonaises d’autodéfense se sont d’ailleurs exercées au dispositif, le 29 août… jour du lancement du missile nord-coréen.

Sur le front militaire, le dernier lancement de missile offre au premier ministre Shinzo Abe un prétexte pour renforcer le système de défense antimissile. Le Japon envisage l’ajout d’un dispositif Aegis terrestre, en complément des navires de ce type. «Le dernier lancement va également nourrir un débat sur la possession de son propre système de détection par satellite», a déclaré Hideshi Takesada, expert de la Corée du Nord et professeur à l’Université Takushoku.

C’est une des raisons pour laquelle, Tokyo peut s’inquiéter d’un lancement de missile vers le Japon: la présence importante de militaires américains sur son sol. En effet, 47.000 militaires américains, dont un peu moins de la moitié (20.000) sont des Marines sont déployés dans le pays et plusieurs destroyers patrouilles aux côtés des Japonais. Mais Shinzo Abe compte sur l’engagement fort des États-Unis, principal garant de la sécurité dans la région comme le rappelle Le Monde.

Selon une information des Échos, les ventes d’abris anti-atomiques sont en forte hausse. Une société spécialisée dans la construction de ces abris a reçu huit commandes pour le seul mois d’avril cette année. D’ordinaire elle n’enregistre que six commandes par an. L’entreprise a également vendu tous ses purificateurs d’air. Fabriqués en Suisse, ils doivent protéger des radiations et des gaz toxiques.

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