Vidéo. Nouvelle journée de contestation en Iran

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Des manifestations antigouvernementales ont éclaté samedi en Iran pour la troisième journée consécutive, alors que des rassemblements prorégime avaient lieu un peu partout dans le pays.

C’est la troisième journée consécutive que des manifestations antigouvernementales ont éclaté samedi en Iran. Au même moment, des rassemblements prorégime avaient lieu un peu partout dans le pays, comme chaque année, pour commémorer la fin du soulèvement postélectoral de 2009.

La télévision d’État a diffusé des images du rassemblement prorégime à Téhéran, la capitale, et d’un défilé à Mashhad, la deuxième ville du pays, où la foule brandissait des portraits du Guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei. Ces défilés progouvernementaux font suite à deux jours de manifestations contre la vie chère, à Téhéran et dans d’autres grandes villes du pays qui, fait rare en Iran, ont pris une tournure politique.

Samedi, de nouvelles manifestations antigouvernementales ont été signalées sur les réseaux sociaux, à Téhéran, Kermanshah ou encore à Shahr-e Kord. L’agence de presse semi-officielle Fars a déclaré qu’environ 70 étudiants s’étaient regroupés devant l’université de Téhéran et avaient jeté des pierres en direction des forces de l’ordre. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dont l’authenticité n’a pu être vérifiée, les montre en train de scander le slogan «Mort au dictateur», sans doute en référence à Ali Khamenei. Sur d’autres images postées ultérieurement, la police antiémeute les frappe et les interpelle. Au moins deux manifestants ont été blessés par balles par des tirs des forces de sécurité iraniennes lors d’un rassemblement à Doroud, selon une autre vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

«Le monde regarde!»

Le président des États-Unis, Donald Trump, a réitéré ses avertissements en direction du pouvoir iranien. «Le monde entier comprend que le bon peuple d’Iran veut un changement, et qu’à part le vaste pouvoir militaire des États-Unis, le peuple iranien est ce que ses dirigeants craignent le plus», a-t-il écrit samedi dans un premier tweet, reprenant des extraits de son discours du 19 septembre à l’Assemblée générale des Nations unies et illustrant ses tweets d’extraits en vidéo de son discours. «Les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer à jamais, et le jour viendra où le peuple iranien fera face à un choix», a-t-il poursuivi dans un deuxième tweet, avant d’ajouter: «Le monde regarde!». La Maison-Blanche avait déjà condamné les arrestations de manifestants intervenues deux jours plus tôt.

Les premiers rassemblements ont eu lieu jeudi à Mashhad. La police a arrêté 52 personnes, selon une source judiciaire. La contestation s’est étendue vendredi à d’autres villes, atteignant une ampleur jamais vue depuis 2009. Les derniers rassemblements antigouvernementaux de grande ampleur visaient alors à protester contre la réélection du président d’alors, l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Cette fois, les autorités sont confrontées au mécontentement croissant de la population envers la politique économique du gouvernement du président Hassan Rohani, la corruption ou, fait nouveau, l’intervention coûteuse de l’Iran dans les conflits en Syrie ou en Irak. Le taux de chômage atteint 12,4% de la population active et l’inflation avoisine les 8%, alors que les pénuries de certains produits alimentaires accroissent le sentiment de précarité de nombreuses familles.

La plupart des personnes interpellées ces derniers jours ont été relâchées, a déclaré la télévision publique, sans donner de détails. «Les sites internet et médias étrangers ennemis continuent d’essayer d’exploiter les difficultés économiques et les doléances légitimes du peuple pour lancer des rassemblements illégaux et de possibles troubles», a-t-elle ajouté. Les gardiens de la Révolution et la milice Basij, qui avaient organisé la répression brutale du soulèvement démocratique de 2009, ont averti dans un communiqué repris par les médias d’État que «la nation iranienne (…) ne permettra qu’on blesse le pays». Et le ministre de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani-Fazli, a lancé une mise en garde aux internautes appelant à manifester sur les réseaux sociaux. Les manifestations à caractère politique sont d’ailleurs peu fréquentes en Iran, où les forces de sécurité sont omniprésentes.

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