Vidéo. Donald Trump choisit John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale

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Le général McMaster est à son tour congédié, remplacé par un nationaliste en phase avec le président sur la dénonciation de l’accord nucléaire iranien.


 

Sa moustache broussailleuse avait un temps retenu Donald Trump de le nommer dans son cabinet. Il la trouvait «ringarde», à en croire Steve Bannon. Mais les prestations fréquentes de John Bolton sur Fox News, à encenser chaque décision du président, ont convaincu ce dernier de l’embaucher. Il prendra les fonctions de conseiller à la sécurité nationale le 9 avril prochain. Un poste clef pour orienter les décisions de politique étrangère, vers la paix comme vers la guerre.
Après à peine plus d’un an à la Maison-Blanche, le général H.R. McMaster s’en va en bon soldat, «pour le bien du pays». Le courant n’était jamais vraiment passé avec Donald Trump, qui lui reprochait une certaine condescendance dans sa façon d’exposer ses points de vue. À 55 ans, ce soldat bardé de médailles aurait pu briguer un retour dans l’armée lui garantissant une quatrième étoile. Il a préféré prendre sa retraite plutôt que de se retrouver sous l’autorité hiérarchique du secrétaire à la Défense, James Mattis, avec lequel il entretient aussi des relations tendues.
Loin d’être toujours en phase avec le président, H.R. McMaster s’était fait recadrer le mois dernier pour avoir déclaré lors d’une conférence à Munich qu’avec l’inculpation de treize Russes, la preuve de l’intervention du Kremlin dans la présidentielle de 2016 était «irrécusable». Mardi, une fuite a révélé que Donald Trump avait ignoré les recommandations de son conseil de sécurité en téléphonant à Vladimir Poutine pour le féliciter. À l’évidence, le départ de H.R. McMaster, qui était déjà discuté, n’en a été qu’accéléré.
Au combattant succède un idéologue. Il y a quinze ans, John Bolton, rallié aux néoconservateurs par son nationalisme, avait participé aux préparatifs de la guerre en Irak. Nommé ambassadeur à l’ONU par George Bush, il s’était distingué en dénigrant une institution dont l’utilité ne lui paraissait pas démontrée. Il n’a pas changé d’avis, ce qui le met en phase avec Donald Trump, plus que sceptique envers les organisations internationales.
En principe, le rôle du conseiller à la sécurité nationale est d’opérer la synthèse entre les différents points de vue exprimés au sein de l’Administration, afin d’offrir au Président une approche consensuelle – à tout le moins au sein de sa propre équipe. Ce n’est pas trop le style de John Bolton, 69 ans, dont les opinions bien arrêtées ne souffrent guère de discussions. Cela inquiète déjà John Kelly, le secrétaire général de la présidence, qui a tenté de dissuader le Président de l’embaucher.
Après quatorze mois à la Maison-Blanche, Donald Trump estime maîtriser les leviers du pouvoir et ne veut plus s’embarrasser de modérateurs ou de contradicteurs. Son nouveau cabinet s’annonce comme l’un des plus à droite de l’histoire récente. Il annonce une approche plus agressive de défis tels que la Corée du Nord, dont John Bolton est persuadé qu’elle ne renoncera jamais pacifiquement à l’arme atomique, ou l’accord nucléaire iranien, qu’il considère comme une «erreur stratégique majeure».
Cela le place sur le même pied que Mike Pompeo, directeur de la CIA choisi pour remplacer Rex Tillerson au département d’État. Ce dernier a fait ses adieux jeudi, sans cacher son amertume sur Washington, «une ville qui peut être méchante». Mais «vous n’êtes pas obligés d’y participer», a-t-il dit au personnel diplomatique, dans une allusion à la façon dont il a été congédié par le Président, d’un tweet: «Chacun de nous choisit quelle personne il veut être, comment il veut être traité et la façon dont il veut traiter les autres.»

Par Philippe Gélie (Le Figaro)

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