Le pétrolier suédois Stena Impero libéré par l’Iran

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L’Iran a libéré vendredi le pétrolier suédois battant pavillon britannique, le Stena Impero, qui a quitté le port iranien de Bandar Abbas où il était ancré pendant plus de deux mois après sa saisie en pleines tensions internationales.

Le pétrolier est entré dans les eaux internationales après avoir quitté les eaux iraniennes, a annoncé son propriétaire suédois Stena Bulk en Suède. Le navire se dirige vers Dubaï, aux Emirats arabes unis, un autre pays du Golfe, a-t-il ajouté.

Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, avait arraisonné le tanker de 183 mètres le 19 juillet en l’accusant d’avoir ignoré des appels de détresse et d’avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Son arraisonnement était intervenu après l’annonce de la prolongation de la saisie d’un pétrolier iranien par les autorités de Gibraltar, un territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne. Téhéran avait nié qu’il s’agissait de représailles.

Selon les autorités maritimes dans la province iranienne de Hormozgan (sud-ouest), le Stena Impero a commencé à prendre la mer vers 05H30 GMT après avoir reçu l’autorisation finale des autorités de Téhéran de quitter le port de Bandar Abbas (sud).

– « Protéger le trafic maritime » –

Cela ne signifie pas pour autant la fermeture du dossier judiciaire, ont-elles souligné, en ajoutant que le capitaine du pétrolier et l’équipage avaient « signé une déclaration dans laquelle ils affirment n’avoir aucune demande ».

Une vidéo diffusée sur le site de la télévision d’Etat iranienne a montré le pétrolier prenant la mer. « Après l’autorisation de partir, le navire a commencé à naviguer en direction des Emirats », a ajouté un journaliste dans la vidéo avec le Stena Impero à l’arrière-plan.

A Londres, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a affirmé dans un communiqué après le départ du pétrolier que celui-ci avait été « saisi illégalement par l’Iran dans le cadre de tentatives visant à perturber la liberté de navigation ». « Nous travaillons avec nos partenaires internationaux pour protéger le trafic maritime ».

Mercredi, le ministère des Affaires étrangères iranien avait indiqué que la saisie du Stena Impero avait été levée mais que le dossier judiciaire « concernant certaines infractions et les dégâts environnementaux resterait ouvert ».

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« Le capitaine et le propriétaire ont signé à ce sujet un engagement par écrit par lequel ils acceptent (par avance) le verdict » qui sera prononcé à l’issue de la procédure, selon le ministère.

Après sa saisie, le tanker avait été conduit au port de Bandar Abbas avec un équipage de 23 personnes à bord dont sept avaient été libérées le 4 septembre.

Son arraisonnement était intervenu quelques heures après l’annonce par le tribunal de Gibraltar de la prolongation de la saisie du pétrolier iranien Grace 1 détenu le 4 juillet.

Le gouvernement de Gibraltar et les Etats-Unis disaient soupçonner la cargaison du pétrolier d’être destinée à la Syrie, cible depuis le début du conflit en 2011 de sanctions qui touchent son secteur pétrolier. Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, ce pétrolier renommé Adrian Darya 1 a quitté Gibraltar le 18, malgré une demande des Etats-Unis de prolonger son immobilisation.

Les autorités de Gibraltar avaient alors affirmé avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie les 2,1 millions de barils de pétrole que le navire transportait, ce que l’Iran a nié. Et le 10 septembre, Londres a accusé l’Iran d’avoir manqué à sa parole en livrant le pétrole en Syrie.

– Fortes tensions –

Ces saisies de navires étaient intervenues en pleines tensions dans la région exacerbées par le bras de fer entre l’Iran et les Etats-Unis, deux pays ennemis qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980.

Les tensions irano-américaines n’ont cessé de croître depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le retour de lourdes sanctions américaines contre l’Iran.

En mai et juin derniers, les Etats-Unis avaient imputé à l’Iran des attaques et des actes de sabotage contre des pétroliers dans la région du Golfe, où Téhéran avait par ailleurs détruit un drone militaire américain.

En outre, l’Iran a été piqué au vif par les accusations lundi de Paris, Londres et Berlin, qui ont rejoint les Etats-Unis dans leur mise en cause de la « responsabilité » iranienne dans les attaques du 14 septembre contre des infrastructures pétrolières saoudiennes. L’Iran a démenti tout lien avec ces attaques.

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