Yémen: une délégation saoudienne à Sanaa pour négocier la paix

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Rare délégation saoudienne à pour négocier la paix au Yémen 
Depuis le lancement de son intervention en 2015 à la tête d’une coalition de 10 États, l’Arabie saoudite a échoué, malgré un fort soutien des États-Unis, à atteindre ses objectifs. © AFP

Une rare délégation saoudienne se trouve à Sanaa pour négocier une trêve durable et discuter du processus de paix avec les rebelles Houthis du Yémen, après huit ans de guerre et dans un contexte de détente régionale, ont indiqué dimanche des sources diplomatiques yéménites.

Les responsables saoudiens, dont l’identité n’a pas été révélée, sont venus « discuter des moyens d’avancer vers l’instauration de la paix », ont ajouté ces deux diplomates travaillant dans le Golfe et ayant requis l’anonymat.

Des responsables et médias des rebelles Houthis avait annoncé cette visite plus tôt dans la journée. Contactées par l’AFP, les autorités saoudiennes ne l’ont quant à elles pas confirmée.

Comme des pans entiers du territoire du Yémen, Sanaa est sous le contrôle des Houthis, mouvement proche de l’Iran, depuis plus de huit ans. La coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine depuis 2015 pour appuyer les forces progouvernementales, n’a pas réussi à déloger les insurgés.

Des responsables saoudiens se sont déjà rendus à Sanaa par le passé mais ces visites sont rares et souvent limitées. Mais alors que l’Arabie saoudite sunnite tente depuis plusieurs mois de se sortir de ce bourbier, le récent rapprochement avec son grand rival chiite, l’Iran, a alimenté l’espoir d’un apaisement au Moyen-Orient, en particulier au Yémen.

Samedi, des médiateurs omanais sont arrivés eux aussi à Sanaa pour discuter avec les rebelles Houthis d’une trêve avec l’Arabie saoudite.

Une trêve a été conclue il y a un an au Yémen et a été depuis largement respectée, mais n’a pas été officiellement renouvelée à son expiration en octobre dernier.

Le pays le plus pauvre de la péninsule arabique subit l’une des pires crises humanitaires au monde. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, avec des défis colossaux comme les épidémies, la faim aiguë et un effondrement économique, sur fond de baisse de l’aide internationale.

Une nouvelle trêve en discussion comprend des exigences longtemps imposées par les rebelles, ont indiqué des sources gouvernementales yéménites à l’AFP.

Lire aussi: Yémen: échange de prisonniers entre Al-Qaïda et les Houthis

Il s’agit d’abord de la levée du blocus aérien et maritime que maintient l’armée saoudienne sur le pays, empêchant les aéroports et les ports sous contrôle rebelle d’opérer sans l’aval de Ryad.

Autre exigence : le paiement par le gouvernement des salaires de tous les fonctionnaires, y compris ceux travaillant dans les régions tenues par les Houthis.

Samedi, les rebelles se sont également félicité de la libération de 13 prisonniers par les autorités saoudiennes en échange d’un détenu saoudien, Ryad n’ayant pas commenté cette annonce.

En mars, le gouvernement yéménite et les rebelles avaient conclu un accord à Berne sur un échange de plus de 880 prisonniers.

Malgré les craintes qu’un accord entre Saoudiens et rebelles ne signifie pas forcément la fin de la guerre civile au Yémen, beaucoup, dans les rues de Sanaa, veulent garder l’espoir d’une paix prochaine.

« Nous voulons que la guerre se termine. Nous sommes fatigués », a confié à l’AFP Ali Hussein, un jeune habitant de la capitale âgé de 23 ans.

Mahammed Dahmash, un autre résident de 35 ans, a dit lui aussi à l’AFP espérer « plus qu’une trêve, un accord qui mettra complètement fin à la guerre ».

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