“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui : quelles solutions face au stress hydrique ?

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Mehdi Azzaoui, Directeur Achats et finances de la société Namtek, spécialisée dans le traitement et le recyclage des eaux, et Noufel Krouli, Directeur technique, sont les invités de ce numéro de “Paroles d’Experts” consacré aux solutions à apporter face au stress hydrique que connait le royaume.

Depuis plus de trois décennies, le Maroc traverse son pire épisode de sécheresse, avec un taux de remplissage des barrages atteignant seulement 25,3%, à la fin septembre 20022, contre 35,7 % un an auparavant. Pour faire face à cette situation, le royaume s’est lancé dans une vaste politique de construction de stations de dessalement d’eau de mer dans toutes les régions du pays. Mais cela est-il suffisant ? Pour y répondre, deux experts de l’eau qui maîtrisent parfaitement le sujet. Mehdi Azzaoui et Noufel Krouli, deux anciens de la Lydec, ont créé en 2018 Namtek, société spécialisée dans les ouvrages hydrauliques, les stations de traitement, le pompage, le relevage et l’assainissement des eaux.

Concernant le stress hydrique, le Maroc est classé parmi les pays arides, selon l’OMS, rappelle d’emblée Mehdi Azzaoui. Selon lui, il faut penser à des solutions locales plus adaptées à nos problématiques, dont la principale concerne la pluviométrie, mal étalée dans l’année et répartie de façon inégale sur le territoire (plus importante au nord).

Alors, comment réduire cette dépendance à la pluviométrie et assurer un approvisionnement en eaux plus sécurisé à la population ? Des infrastructures existent bien, comme les nombreux barrages, mais ces derniers restent trop dépendants de la pluviométrie. Pas de pluies, pas de retenues d’eau suffisantes. Il faut penser à des alternatives comme le dessalement, la récupération des eaux pluviales ou le traitement des eaux usées, souligne de son côté Noufel Krouli. La solution réside selon lui dans le développement rapide de nouvelles infrastructures d’alimentation en eau potable comme les usines de dessalement, les réservoirs d’eau, les petits barrages…

La pénurie d’eau menace-t-elle Casablanca ?

Il faut également se pencher sur le rendement des réseaux d’eaux potables pour éviter les pertes et gaspillages, rappellent nos invités. Un problème que connaissent de nombreuses villes, mis à part Casablanca qui enregistre le taux de pertes le moins important du royaume. Ce qui ne veut pas dire que la ville ne connait pas de problèmes soulignent nos invités, mais elle reste pionnière pour ce qui concerne la modulation de pression dans les canalisations ou la recherche de fuites.

Pour autant la pénurie d’eau menace-t-elle la Ville blanche ? C’est une ville en extension perpétuelle, les besoins augmentent chaque année. Selon les estimations, la capitale économique aura besoin de 35 millions d’eaux supplémentaires d’ici 2030, rappelle Mehdi Azzaoui.

La station de dessalement lancée par l’Etat qui alimentera la région de Casa-Settat, va contribuer à diminuer cette dépendance aux aléas climatiques, souligne-t-il.

S’attaquer au gaspillage des eaux pluviales

L’autre solution réside dans la réutilisation des eaux usées et pluviales. La rétention des eaux de pluies ou le recyclage des eaux usées permettent à moindres coûts l’arrosage des golfs et espaces verts, l’irrigation de cultures ou encore l’alimentation de toilettes. Le système fonctionne déjà à Mediouna pour les cultures ou à Bouskoura pour le golf, mais cela reste insuffisant. Il faut lancer de nouvelles infrastructures, mais cela suppose aussi de gros investissements, étant donné le coût de ces ouvrages assez lourds. Reste que l’urgence est toujours là : s’attaquer au gaspillage des eaux pluviales, sinon elles finiront par être rejetées à la mer faute de pouvoir les retenir. Cette économie circulaire doit se développer rapidement, car elle offre de nombreux avantages en termes d’économies d’eau et d’argent, insiste Noufel Krouli.

La société Namtek dont 80 % de l’activité concerne des stations de pompage et 20 % le traitement des eaux compte inverser cette tendance compte tenu de l’urgence pour s’atteler à ce problème du gaspillage de cette eau si précieuse.

 

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