Vidéos. Qu’est-ce qu’Orania citée par les ultras du Raja?

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« Petit Mandela, la seule colonie encore en Afrique est Orania », ont répondu les ultras du Raja au discours tenu par Mandla Mandela lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN 2022. Mais qu’est-ce qu’Orania ?

Nichée dans le Karoo, zone semi-désertique perdue au milieu du pays, sa population de 2.500 Afrikaners, descendants de Néerlandais et Français huguenots arrivés au 17e siècle, la population d’Orania a presque décuplé depuis sa fondation il y a trente ans, à l’effondrement du régime ségrégationniste de l’apartheid.

Ici, on assure n’être pas raciste: on veut vivre entre soi, en sécurité, loin de la décadence du reste du pays qui connaît coupures de courant, défaillances administratives, violences inouïes et inégalités criantes.

« Quand les gens voient qu’il n’y a pas de travailleurs noirs ici », que les jardiniers, femmes de ménage, ouvriers agricoles sont tous blancs, « leur première réaction c’est de se dire +bon sang, ces gens sont vraiment racistes+, mais ce n’est pas du tout ça », plaide Wynand Boshoff, un des premiers résidents d’Orania.

La petite ville s’enorgueillit au contraire d’avoir rompu avec des pratiques de travail coloniales, « consistant à utiliser de la main d’œuvre noire bon marché pour tous les travaux pénibles ou subalternes », souligne son porte-parole Joost Strydom.

En attendant, au quotidien, ses habitants vivent dans une réalité parallèle où les Sud-Africains noirs… n’existent pas. Ou sont du moins invisibles.

« Tolérée par l’Etat »

Le terrain de 8.000 hectares au bord du fleuve Orange où fut fondé Orania, avait été acheté par le gendre d’Hendrik Verwoerd, ancien Premier ministre considéré comme l’architecte de l’apartheid, et quelques autres familles afrikaners.

La localité, tolérée par l’Etat, s’appuie sur un article de la Constitution qui défend le droit à l’autodétermination. Pour M. Boshoff, 52 ans, petit-fils de Verwoerd et lui-même parlementaire de droite, les Afrikaners ont rêvé et créé Orania pour avoir un endroit à eux. « Comme les tribus ou clans africains. Ici, chacun possède un lieu référence qui lui est propre », relève-t-il auprès de l’AFP, après son sermon du dimanche matin dans une des églises réformées de la petite ville.

Orania fonctionne en autarcie. Elle possède sa propre banque et monnaie, l’ora, dont le cours est égal à celui du rand sud-africain.

La résidence à Orania est accordée à l’issue d’un processus de vérification, notamment du casier judiciaire. « C’est comme un mariage, les deux parties doivent être prêtes à s’assister mutuellement », note M. Strydom. Des non-blancs dont la langue maternelle est l’afrikaans (comme beaucoup de « coloured », la catégorie des métis identifiée sous l’apartheid) de postuler. « A ce jour, nous n’avons reçu aucune demande », note M. Boshoff avec le plus grand sérieux.

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