Les professionnels du secteur de la restauration s’opposent à l’entrée en vigueur du pass vaccinal.…
Vidéos/photos. Premier jour du pass vaccinal: les retours d’expérience et réactions de la société civile
Publié leEntré en vigueur au Maroc aujourd’hui, jeudi 21 octobre, le pass vaccinal provoque des situations déconcertantes. Les citoyens ont partagé leurs premiers retours d’expérience sur les réseaux sociaux, certains se voyant refuser l’entrée de certains endroits faute du certificat en question. Des organes de la société civile ont de leur côté appelé le gouvernement à annuler cette mesure jugée « illégale ».
Le pass vaccinal est entré en vigueur au Maroc aujourd’hui, jeudi 21 octobre, 48h après la publication du communiqué gouvernemental informant la population de sa mise en place. En si peu de temps de préparation, notamment pour les commerçants et les restaurateurs, l’opinion publique s’interrogeait déjà sur les conditions pratiques d’une telle mesure. Comment établir le contrôle alors même que les machines à QR codes n’ont pas été fournies? Comment vérifier l’identité des personnes alors même qu’un commerçant n’a pas le droit de demander à un citoyen sa carte nationale? Autant de questions qui trouveront sans doute des réponses variées au fil de l’expérience.
Pour ce premier jour, certains ont partagé sur les réseaux sociaux leur amère réalité, notamment l’interdiction d’entrer dans certains lieux, en raison de l’exigence du pass vaccinal.
On a refusé à ma mère l’accès à Marjane même si elle a son attestation délivré par le centre de vaccination cacheté qu’elle ne peut pas se faire vaccinée pour son allergie sévère a la penicile. C’est fou🤦♂️. Galek a sidi hadchi li galolina hta hed maydkhol sans #passvaccinal
— Amine (@aminelakaab) October 21, 2021
Sérieux #BIM, on va mourir de faim si vous nous interdisez l’accès #PassDeLaHonte #passvaccinal
— Zakaria DRISSI EL MALIANI (@Zakariadem) October 21, 2021
Outre les couacs associés à la présentation du certificat, l’adoption précipitée de la mesure -en 48h- a provoqué l’arrivée de foules considérables dans les vaccinodromes du royaume, afin de recevoir les doses dans cet intervalle de temps étroit. Des rassemblements de personnes ne respectant pas la plupart des gestes barrières, en particulier la distanciation sociale, au risque de provoquer des foyers de contamination.
Des attroupements du même acabit ont été constaté dans le tramway de la capitale.
À quoi on s’attend lorsqu’on te prévient 2j avant de la nécessité du pass sanitaire?..alors que la majorité empreinte les transports publics!On parle taux de croissance,industrie..mais jamais de la dignité du marocain, plongé dans l’inconnu et l’incertitude ambiante.#passvaccinal https://t.co/wJIotBcWCR
— Salah (@godamnit85) October 21, 2021
De son côté, la société civile a également réagi. L’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) a partagé ce matin un communiqué sur son site internet dans lequel elle « demande l’annulation immédiate de la décision d’adopter le pass vaccinal ». « Les procédures qui l’accompagnent sont inconstitutionnelles et illégales, et son application est une violation flagrante des droits et libertés », a-t-elle déclaré.
L’association note par ailleurs que « l’Etat a évité de la prendre sous forme de loi par décret, parce qu’il était conscient de sa contradiction avec la vaccination facultative qui avait été préalablement déclarée et annoncée, et afin de rester libre de toute responsabilité légale ou judiciaire éventuelle ».
Et d’annoncer: « Nous rejetons toutes les mesures explicites et claires de l’État à travers ses agences compétentes visant à intimider les citoyens et à perpétuer l’autoritarisme et la répression psychologique, à la lumière de l’attaque et de la destruction des droits et libertés publics et privés ».
Dans la même veine, la commission des droits de l’Homme du mouvement Al Adl wal Ihsane a publié hier un communiqué sur son site internet dans lequel elle plaide également pour l’annulation de l’adoption du pass vaccinal. Elle « dénonce la restriction des droits et libertés » de cette mesure.
« Cette décision confirme l’adoption par le nouveau gouvernement de la même approche basée sur l’exploitation de l’état d’urgence sanitaire pour violer davantage de droits et libertés et perpétuer l’autoritarisme, sous prétexte de maintenir la sécurité et d’appliquer les lois au détriment des principes, des valeurs et des droits (…) », écrit la commission du mouvement.
Elle alerte également sur « la gravité des répercussions de cette décision soudaine qui peut entraîner des problèmes juridiques, des crises sociales et économiques et des atteintes aux droits humains, compte tenu de son illégalité d’une part, ainsi que de l’absence de mécanismes pour la mettre en pratique d’autre part ».
Le Parlement a prévu de débattre de la question du pass vaccinal lors de la séance des questions orales, lundi prochain, 25 octobre, à la Chambre des représentants, lit-on chez nos confrères du Le360. L’occasion de discuter de toutes les interrogations soulevées par les citoyens.