Vidéo. « L’humain et l’intelligence artificielle, un tandem performant » (Anthony Hié)

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Anthony Hié Intelligence artificielle
Anthony Hié, directeur de la transformation digitale du Groupe Excelia, le 26 mai, à Casablanca. Crédits photo : Hamza Babas / H24Info

Lors d’une rencontre-débat organisée récemment par l’antenne marocaine de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) à Casablanca, Anthony Hié, directeur de la transformation digitale du Groupe Excelia, a abordé les enjeux et défis de l’intelligence artificielle dans le monde des médias. Selon l’expert français, « le métier de journaliste n’est pas menacé ». Interview. 

Dans le cadre des rencontres-débats de l’UPF-Maroc, Anthony Hié, directeur de la transformation digitale du groupe d’enseignement Excelia, a tenu une conférence vendredi 26 mai au sein de l’hôtel Adagio, à Casablanca. Composée essentiellement des membres et invités de l’UPF-Maroc, journalistes et professionnels des médias, l’audience a longuement échangé sur un sujet qui l’intéresse directement: «Potentiel de transformation de l’IA dans l’industrie des médias et du journalisme: exploration et implications futures».

Devant un parterre de professionnels, Anthony Hié, passionné par le sujet, est revenu sur la genèse de l’intelligence artificielle qui remonte au milieu du siècle dernier. Le spécialiste a exposé l’évolution de cette discipline, avant de s’attarder sur la révélation des deux dernières années, ChatGPT, qui a eu en «trois jours autant de téléchargements que la plus grande plateforme de streaming en trois mois».

Ingénierie de la conversation avec l’outil, détection de plagiat, vérification des sources, appréciation des contenus ou encore détection des «fake news», produits de manière extrêmement réalistes, le spécialiste a exposé un ensemble de cas pratiques de manipulation ou de désinformation rendus possible aujourd’hui grâce à l’intelligence artificielle.

Lire aussi : « Paroles d’Experts » de Faïçal Tadlaoui. ChatGPT: faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle?

Dans son exposé, Anthony Hié n’a pas manqué de trancher sur la principale question qui intriguait l’assistance: l’IA remplacera-t-elle un jour les métiers du journalisme (rédaction, photo, reportage…)? «Non», affirme l’expert, optimiste. Pour lui, «au contraire, les outils de l’IA sont à prendre comme des facilitateurs pour l’exécution rapide et fiable des tâches liées à la mission d’informer».

« Non seulement le métier de journaliste mais également d’autres métiers ne sont pas à mon sens menacés par l’IA, ils vont être impactés fortement par l’IA mais vont se réinventer, et on aura toujours besoin de l’humain pour produire les analyses objectives de ce qui est produit par l’IA », développe l’expert dans notre interview.

« L’IA doit être considérée comme un assistant performant »

Selon Anthony Hié, il ne faut pas avoir peur de l’IA, malgré des postes déjà supprimés chez certains médias en raison des performances de l’IA. « On a besoin aujourd’hui de l’humain, d’un point de vue contextuel, émotionnel, notamment pour analyser et objectiver les contenus. Sur du court terme, l’IA peut remplacer l’humain sur des tâches un peu répétitives, certaines parties de métier, mais ne pourra jamais remplacer à 100% un journaliste compte tenu du fait qu’il faut vraiment pousser cette analyse, recouper les informations et qu’il reste encore des biais, des erreurs au niveau de l’intelligence artificielle », détaille-t-il.

« Les études ont démontré que ce qui est le plus performant, c’est l’IA et l’humain, pas l’un ou l’autre pris séparément », poursuit-il. Dans ce sens, « l’IA en tant que telle doit être considérée comme un assistant performant ». « Globalement, l’IA permet, quel que soit le métier, notamment celui de journaliste, de faire gagner du temps, en termes de production de contenu. »

Lire aussi : Intelligence artificielle: quels sont les métiers menacés par ChatGPT au Maroc?

La société parviendra-t-elle à cet équilibre idéal entre apport de l’intelligence artificielle et apport de l’humanité? Pour répondre à cette question, l’intervenant mise sur la formation, « essentielle pour préparer les jeunes générations mais aussi les salariés à comprendre les avantages et inconvénients de l’IA pour mieux l’utiliser en entreprises et dans le développement ». « C’est l’élément-clé qui va permettre de pouvoir continuer à se développer avec l’IA et ne pas la subir ni en avoir peur », conclut-il.

Cette rencontre a été précédée par une cérémonie de signature du partenariat entre Excelia Group et l’UPF Maroc, représentés par Christine Bracaval, directrice des relations extérieures et de la communication du groupe français, et Meriem Oudghiri, présidente de l’UPF Maroc. Les deux parties ont convenu de tenir d’autres rencontres, échanges et débat, sur des thématiques en lien avec l’exercice des métiers du journalisme, au Maroc et en France.

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