Vidéo. Les saisonnières marocaines victimes d'agressions sexuelles en Espagne?

Publié le
Credits: Correctiv

Une enquête menée par le site électronique Buzzfeed News et le média allemand Correctiv a révélé que plusieurs travailleuses saisonnières marocaines en Espagne seraient victimes de harcèlement, de viol et de violence de la part de leurs employeurs.
Chaque année, de plus en plus de travailleuses saisonnières partent en Espagne dans la région de Huelva pour travailler à la cueillette des fruits rouges. Certaines d’entre elles se retrouvent victimes de viol, de harcèlement et de maltraitance de la part de leurs employeurs. C’est du moins ce qu’a révélé une enquête menée par le site électronique Buzzfeed News et le média allemand Correctiv auprès de 100 travailleuses saisonnières.
Il en ressort que 28 travailleuses saisonnières sur les 100 interviewées ont en effet déclaré avoir été victimes d’agressions sexuelles ou de viols. La moitié d’entres elles  ont affirmé avoir subi des violences physiques et toutes ont déclaré avoir été harcelées verbalement, insultées et méprisées par leurs employeurs. Ces travailleuses viennent de la Roumanie, de la Bulgarie, mais aussi du Maroc avec lequel l’Espagne a signé une convention de la main d’œuvre à Madrid le 25 juillet 2001.
Parmi ces ouvrières maltraitées, Kalima*, une jeune femme de 25 ans, raconte comment son employeur qui l’a violé à plusieurs reprises, la menaçait de mort si elle ne cédait pas à ses désirs. « Il a les numéros de téléphone de toutes les femmes. Il nous oblige à avoir des rapports sexuels avec lui… Si on dit non, il nous punit au travail », confie Kalima à Buzzfeed News.



culture: 10.400 travailleuses saisonnières marocaines iront en Espagne
Kalima est une des rares travailleuses à avoir porté plainte contre son agresseur. D’après le site Correctiv, Kalima recevrait aujourd’hui encore des menaces de la part de son ancien employeur. La plupart des femmes gardent en effet le silence par crainte de perdre leur emploi. Un silence qui est renforcé par une société civile et un système judiciaire qui ne leur vient guère en aide.
La réaction du ministère de travail
Une semaine après la publication de l’enquête, le ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle a appelé à la “vigilance” à l’égard des vidéos circulant sur cette affaire. Le ministère souligne en effet que « les vidéos circulant présentent des champs de culture de tomates et mettent en évidence des événements qui auraient pu survenir entre mars et avril 2017 ».
Dans ce communiqué cité par La Map, le ministère précise également, que l’une des plaignantes âgée de 25 qui selon sa déclaration, aurait « commencé son emploi dans les exploitations agricoles espagnoles quand elle avait a priori l’âge de 15 ans compte tenu du fait que la dernière opération de sélection des ouvrières répétitrices a eu lieu en 2009 », ce qui est « en contradiction avec les termes et les conditions de sélection des travailleuses saisonnières appliqués par l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (l’âge étant fixé entre 18 et 45 ans) ».
Le ministère a également exprimé son intention de visiter la région de Huelva en fin de semaine afin de « s’enquérir des conditions de travail et de séjour de cette population et d’identifier les actions permettant de faciliter davantage leur intégration » . Cette visite s’inscrirait «dans le cadre du suivi de la situation des travailleuses saisonnières comme il a été programmé depuis le début de la campagne 2018 »

* BuzzFeed News a changé le nom d’une des travailleuses interrogée en Kalima pour la protéger.
 

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