Vidéo. Johnny Hallyday, l’ami des présidents français

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 Le chanteur star, mort dans la nuit du 5 au 6 décembre à l’âge de 74 ans, avait tissé de solides amitiés dans le monde politique, notamment à droite.

«Je n’aime pas qu’on me fasse passer pour un type sans cœur, sous prétexte que j’ai une sensibilité de droite». Cette phrase de Johnny Hallyday – qui est décédé dans la nuit de mardi à mercredi des suites d’un cancer – a été immortalisée dans un livre confessions écrit avec Amanda Sthers en 2013 (Dans mes yeux, Plon). Elle est extraite d’un passage où l’artiste, livrant son sentiment sur la politique en général, qualifiait Michel Sardou, son copain de route avec lequel il s’était fâché, de «vieux con réac». Il réglait aussi ses comptes avec son pays, la France, celle qui l’avait «trahi» et «sali» pour des raisons d’argent et de contrôles fiscaux. «Je n’aime pas la médiocrité. Je pense que la gauche pousse vers ça. Je ne suis pas pour que les gens pauvres le soient. C’est malheureux, il faut les aider. Mais pas en leur faisant l’aumône… Je n’aime pas les sociétés d’assistés».

Au-delà de ces considérations, l’un des chanteurs les plus populaires de l’Hexagone s’était aussi tissé de solides amitiés au sein des personnalités politiques, notamment à droite. Dans un entretien accordé à Bernard Viollet, Johnny Hallyday avait fait une distinction entre ses liens amicaux dans l’univers politique et la matière politique dont il ne voulait pas se mêler, disait-il. Nombre de figures de la droite ont salué, de son vivant, l’illustre rocker. Johnny Hallyday avait sans doute fait lui-même le tri entre les admirateurs sincères et les opportunistes, entre les vrais passionnés et ceux qui cherchaient à profiter de sa remarquable popularité en espérant un gain sur le plan électoral. Sans doute Johnny se sentait-il beaucoup plus libre politiquement que certains le croyaient. Mais plusieurs fidélités semblent indiscutables au sein de la droite.

Valéry Giscard d’Estaing fut l’un des premiers politiques soutenus par le chanteur. En 1974, avant le premier tour de la présidentielle, on raconte que la star avait envoyé une corbeille de muguet à son épouse, Anne-Aymone. Sept ans plus tard, Johnny avait soutenu VGE face à Mitterrand, en vain. Mais durant les deux septennats socialistes, l’artiste avait cultivé des liens solides avec le maire de Paris, Jacques Chirac. Les deux hommes étaient devenus des proches et lorsque Chirac avait décroché enfin l’Élysée, il n’avait pas oublié de lui accorder, en 2007, la Légion d’honneur. Un jour, Bernadette Chirac avait lancé un avertissement: «Il ne faut pas toucher à Johnny».

Un carton chez les sympathisants de droite

Nicolas Sarkozy, pour sa part, n’a jamais caché sa proximité avec celui qui lui avait apporté son soutien à de multiples occasions, de l’université d’été des jeunes de l’UMP à Marseille au QG de la rue d’Enghien, jusqu’à l’anniversaire du chef de l’État organisé par Carla Bruni dans son hôtel particulier du XVIe arrondissement. Parmi les élus de droite, beaucoup se sont affichés aux côtés du chanteur. Ce fut le cas pour Rachida Dati, Xavier Bertrand ou Michèle Alliot-Marie. L’un des fans déclarés n’est autre que Jean-Pierre Raffarin qui voyait en son idole un «symbole de la vie, de l’énergie, une forme de puissance». En 2009, on avait aperçu Nadine Morano, Valérie Pécresse et Luc Chatel au fameux concert de la Tour Eiffel.

Alors, Johnny Hallyday éternel chanteur de droite? Pour les puristes, l’icône de la chanson française n’appartiendra jamais à personne. Pourtant, selon un sondage BVA publié récemment par Le Parisien, Johnny suscite un clivage politique évident dans l’opinion: si 25% seulement de sympathisants de gauche ont un faible pour la star, 58% des sympathisants de droite l’apprécient et sont prêts à chanteur, en chœur: «Que je t’aime…»

 

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