Les consommateurs marocains se plaignent depuis plusieurs semaines de l'augmentation des prix des viandes rouges.…
Viandes rouges: le gouvernement autorise l’importation, les consommateurs craignent les spéculations
Publié leFace à la flambée des prix des viandes rouges, qui ont atteint jusqu’à 120 dirhams le kilo, le gouvernement vient d’autoriser leur importation pour une durée déterminée. Malgré cela, les consommateurs craignent de voir cette opération bénéficier surtout aux spéculateurs.
Les prix des viandes rouges ne cessent d’augmenter. Actuellement, les prix de la viande bovine peut parfois atteindre jusqu’à 120 dirhams le kilo dans les grandes villes. La viande ovine, elle, se vend en moyenne entre 110 et 113 DH/kg. Les augmentations fréquentes se situent entre 1,5 et 2 dirhams et surviennent parfois de manière hebdomadaire.
Cette envolée des prix a provoqué un mécontentement généralisé, entraînant des protestations de la part d’organisations politiques et syndicales. La question a même été soulevée au parlement où le gouvernement a été appelé à prendre des mesures urgentes pour protéger le cheptel national et garantir l’approvisionnement en viande à des prix abordables.
Des mesures ont bien été prises, notamment celles encourageant l’importation de têtes de bétail, mais la hausse des prix de la viande persiste, poussant le gouvernement à se tourner vers l’importation de viande. Cette décision, prise en concertation avec les opérateurs du secteur, a été annoncée à la suite d’une réunion entre le gouvernement et le patronat agricole, notamment la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER).
L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a publié une liste des pays autorisés à exporter de la viande rouge vers le Maroc, que ce soit sous forme de viande fraîche, réfrigérée ou congelée.
Parmi ces pays figurent ceux de l’Union européenne, l’Albanie, Andorre, l’Argentine, l’Australie, le Canada, le Chili, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Serbie, Singapour, la Suisse et l’Uruguay. En ce qui concerne la viande de bœuf, en plus des pays mentionnés ci-dessus, le Brésil, l’Ukraine et le Paraguay ont également été inclus.
Cette mesure pourrait contribuer à faire baisser les prix du marché national, d’autant plus que les prix dans certains pays comme l’Argentine, l’Ukraine et le Brésil, où le prix moyen du bœuf est respectivement de 6,02 ; 7,28 et 7,69 dollars, sont beaucoup plus compétitifs comparés aux prix nationaux.
Un remake de l’importation des moutons?
Suite à l’annonce de cette mesure, certains consommateurs craignent de ne pouvoir bénéficier de ces prix attractifs, et subir un remake de l’importation des moutons pour l’Aïd, qui s’est transformée en spéculations et en contrats lucratifs pour certains importateurs bénéficiant de privilèges.
En effet, cette opération pourrait bénéficier à quelques grands industriels, seuls capables de répondre aux normes imposées par l’ONSSA pour importer de grosses quantités de viandes et les stocker dans de bonnes conditions d’hygiène.
L’ONSSA a précisé que toutes les viandes importées devront être accompagnées d’un certificat sanitaire délivré par les autorités compétentes du pays d’origine, ainsi que d’un certificat « halal » délivré par une autorité islamique reconnue dans ce pays.
Les viandes seront également soumises à des contrôles dans les centres de contrôle aux frontières pour garantir leur conformité aux normes sanitaires.