Variole du singe: pourquoi le Maroc doit s’inquiéter

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Variole du singe au Maroc : le warning de Tayeb Hamdi

La récente déclaration de l’Organisation mondiale de la santé concernant la variole du singe, ou mpox, a déclenché une alerte sanitaire internationale face à la résurgence des cas de variole du singe (ou mpox pour Monkeypox) en Afrique. Pourquoi cette maladie suscite-t-elle autant d’inquiétudes? Le point avec Dr Tayeb Hamdi.

Le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé explique les raisons derrière la montée des inquiétudes, soulignant que la variole du singe est une maladie virale qui a récemment attiré l’attention en raison de plusieurs facteurs alarmants.

«Nous observons une explosion rapide du nombre de cas, avec une propagation accrue au-delà des pays endémiques connus pour abriter ce virus. De plus, la nouvelle souche du virus se caractérise par une mutation plus rapide et une transmission plus facile, ce qui aggrave la situation», alerte le médecin.

En effet, selon lui, cette souche se distingue par une capacité de mutation plus rapide par rapport à celle observée en 2022. Elle touche une gamme plus large de personnes, y compris des enfants, et se transmet non seulement par les rapports sexuels mais aussi par contact physique direct ou via des objets contaminés.

Quels symptômes ?

Les personnes atteintes de ce virus présentent généralement des symptômes sur le corps, touchant des zones telles que le visage, les mains, la langue, la bouche et les yeux, en plus des parties génitales.

Les symptômes incluent la fièvre, les céphalées, les douleurs musculaires, les adénopathies, les frissons ainsi qu’une fatigue générale. On observe aussi l’apparition de lésions et de bulles remplies de liquide sous la peau.

«Contrairement aux souches précédentes, cette variante peut provoquer des lésions sur une plus grande partie du corps», relève le Dr Tayeb Hamdi.

Lire aussi: Afrique: l’urgence de santé publique face à la variole du singe déclaré

En ce qui concerne les vaccins ou traitements contre la variole du singe, M. Hamdi note que «dans les pays développés, les vaccins utilisés contre la variole étaient très efficaces. Ils sont recommandés pour les personnes à haut risque» et que «malheureusement, l’Afrique n’a pas eu accès au vaccin, ce qui a permis à l’épidémie de continuer à se propager».

Quant aux traitements, le médecin confirme que des antiviraux peuvent être utilisés pour atténuer la gravité des symptômes. Cependant, leur disponibilité peut être limitée.

Que faut-il faire au Maroc?

«Face à la propagation rapide et préoccupante de la variole du singe, il est crucial que le Maroc, comme tous les autres pays, intensifie la sensibilisation de la population et des professionnels de santé», avise le spécialiste. Selon lui, «il est également essentiel de renforcer la veille épidémiologique, d’élaborer des protocoles préventifs et de coopérer avec d’autres pays pour stopper la propagation de la maladie et limiter son impact».

«Les risques sont réels, et les mesures disponibles doivent être mises en œuvre de manière rigoureuse», met en garde Hamdi.

Dans ce contexte, tout en rappelant qu’il ne s’agit absolument pas d’une nouvelle maladie — la variole du singe ayant été découverte en 1958 au Danemark sur des singes et diagnostiquée chez l’homme au Congo en 1970 —, il réitère son avertissement: «La situation actuelle est particulièrement préoccupante. En 2022, le virus s’est principalement propagé par les relations sexuelles, mais la souche actuelle présente des caractéristiques alarmantes. Avec une mortalité d’environ 3 %, cette maladie est grave et constitue une urgence de santé publique en raison de son potentiel impact sévère».

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