Vacances au pays: la colère des MRE face à la cherté des billets d’avion

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avion ram

De nombreux Marocains résidant à l’étranger se plaignent des prix des billets d’avion pour rentrer au Royaume cet été, les jugeant abusifs.

C’est l’indignation sur les forums des Marocains résidant à l’étranger (MRE) sur les réseaux sociaux. Plusieurs d’entre eux font part de leur colère face à un phénomène qui se répète à chaque été: la hausse vertigineuse des tarifs des vols à destination du Maroc. “Il faut demander un prêt à son banquier pour pouvoir acquérir un billet d’avion durant la période estivale”, ironise cette Marocaine établie en France dans le groupe Facebook « Marocains et Marocaines du monde ». “C’est grave, on est saignés à blanc”, ajoute une autre internaute.

Outre les lamentations sur les réseaux sociaux, des pétitions ont été lancées pour réclamer une révision des prix affichés. Ces pratiques nous confirment que les MRE sont une vache à lait pour les compagnies aériennes de tous bords. Mais ce qui nous indigne le plus, c’est la démarche du transporteur national, dont les caisses sont renflouées grâce au contribuable marocain et qui nous soumet à ce chantage en procédant à des révisions à la hausse spectaculaire durant cette période”, nous confie un ingénieur marocain établi en Espagne.  

Mais c’est chez les MRE des Etats-Unis et du Canada que l’indignation est à son comble, car la hausse serait plus prononcée sur ces lignes. “Les Marocains optent en général pour la RAM pour rentrer en d’Amérique du nord, car c’est le seul transporteur qui assure des vols directs vers le Maroc. Et si on veut éviter les tracasseries des escales avec tout ce que cela comporte comme risques, l’on opte, à contrecœur d’ailleurs, pour la compagnie nationale”, soutient cette mère de famille établie dans le New Jersey. 

Ces doléances ont amené la députée Naima El Fathaoui, membre du groupe parlementaire du Parti justice et développement (PJD), à interpeller le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil. La même question a été soulevée lundi dernier à la Chambre des conseillers lors de la séance hebdomadaire de questions orales.

Pour le ministre, les prix proposés seraient “logiques” puisque les prix du transport aérien et maritime sont soumis au principe de l’offre et de la demande et varient selon les saisons et les périodes. Ils sont également liés à plusieurs autres facteurs, dont les prix mondiaux du carburant, a-t-il ajouté. Et d’affirmer, dans ce sens, que les prix du transport maritime et aérien ont connu une hausse au niveau mondial ces dernières années, en raison de l’inflation qui a touché l’économie mondiale.

Du simple au double 

Mohamed Abdeljalil a précisé, à cet effet, que le nombre d’opérateurs dans le transport aérien au Maroc a doublé pour atteindre plus de 50 compagnies, rendant ainsi le marché du transport aérien marocain très concurrentiel. Il a également rappelé que durant l’opération Marhaba 2023, un total de 32 navires appartenant à 9 compagnies ont été mobilisés sur 12 lignes maritimes. Ces navires ont ainsi relié les ports marocains à ceux de l’Espagne et de la France, avec une moyenne de 538.000 voyages hebdomadaires, pour une capacité de 500.000 passagers par semaine et une offre totale dépassant les 7 millions de passagers.

Le ministre a enfin indiqué que cet été, son département travaille en collaboration avec tous les acteurs du transport aérien et maritime, afin de fournir la capacité d’accueil nécessaire aux voyageurs et servir les MRE de manière adéquate.

Lire aussi. MRE: coup d’envoi de l’opération Marhaba 2024, tout ce qu’il faut savoir

Mais ce discours est loin de rassurer les principaux concernés. Et à y voir de plus près, ils n’ont pas complètement tort. Reste que c’est sur le volet aérien que les prix montent en flèche au fil des jours, voire des heures. En effet, un tour rapide sur les sites de réservation en ligne des compagnies aériennes confirme qu’il ne s’agit pas de simples “jérémiades”.

Prenons l’exemple d’un billet d’avion aller-retour pour une famille de 4 personnes au départ de Paris et à destination de Casablanca pour la période allant du 1er au 30 juillet, sur le site de RAM: il faut débourser plus de 1.500 euros (plus de 16.000 dirhams). En revanche, ce même voyage revient à 7.500 dirhams pour un départ à partir de Casablanca.

Il faut toutefois reconnaître que ces hausses ne sont pas seulement l’apanage du transporteur national. La compagnie aérienne low-cost Ryanair s’est avérée être un spécialiste en la matière, avec un prix passant du simple au double en fonction du lieu de départ. Ainsi, un aller-retour Rabat-Bruxelles est proposé à 6.000 dirhams pour deux adultes et deux enfants contre 1.190 euros (près de 13.000 dirhams) pour le même trajet au départ de la capitale belge. Les habitués de cette compagnie noteront qu’à ce tarif basique, il faudrait ajouter l’enregistrement des valises, un service au coût élevé durant la haute saison.

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