Une figure de l'islamisme radical jugée début juillet à Paris
Publié leLe Belgo-Tunisien Farouk Ben Abbes, considéré comme une figure de la mouvance islamiste radicale, sera jugé en juillet à Paris, accusé d’avoir administré le principal site djihadiste francophone, Ansar al-Haqq, de 2006 à 2010.
Assigné à résidence depuis le 17 novembre 2015 – aux lendemains des attentats parisiens du groupe État islamique revendiqués par la voix d’un de ses proches, Fabien Clain -, Ben Abbes, 32 ans, est apparu à plusieurs reprises dans des dossiers antiterroristes récents en France, sans jamais avoir été condamné à ce jour.
Il comparaîtra pour la première fois dans l’un d’eux, du 4 au 6 juillet devant le tribunal correctionnel de Paris avec trois autres prévenus, âgés de 32 à 35 ans, a indiqué une source judiciaire. Ils seront jugés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », selon leur ordonnance dont a eu connaissance l’AFP. Tous sont soupçonnés d’avoir participé à l’animation du forum Ansar al-Haqq, dont le nom signifie « les partisans de la vérité » en arabe.
Ce site, créé en 2006, est considéré par les juges d’instruction comme le « site francophone djihadiste de référence », ayant rempli un rôle d »‘endoctrinement, d’incitation et de recrutement pour le jihad », à l’époque dans les Territoires palestiniens et en Afghanistan. Le forum « soutenait ouvertement les combattants djihadistes et les organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda », notamment en diffusant leur propagande, leurs vidéos et leurs communiqués.
Il mettait aussi le logiciel de cryptage « Mujahideen Secret » à disposition de ses membres – quelque 2.000 personnes en 2010, dont près de 500 actifs – et lançait des appels aux dons pour soutenir des combattants sur place. Farouk Ben Abbes est notamment accusé d’y avoir diffusé l’ouvrage « 39 moyens pour servir le jihad et y participer » qu’il avait traduit lors d’un séjour clandestin à Gaza, le 34e moyen étant le « jihad électronique ».
Farouk Ben Abbes, qui nie les faits, « cristallise autour de lui depuis des années une fièvre médiatique et ce qui l’accompagne: un acharnement administratif », ont déclaré auprès de l’AFP ses avocats, Me William Bourdon et Vincent Brengarth. En 2012, il a bénéficié d’un non-lieu dans un autre dossier antiterroriste, ouvert à Paris en 2009 après que les autorités égyptiennes ont signalé des velléités d’attentats, notamment contre la salle de spectacles parisienne du Bataclan, quatre ans avant l’attaque du 13 novembre 2015.