Le président tunisien Kais Saied, au pouvoir depuis 2019 et accusé de dérive autoritaire par…
Tunisie: trois candidats dont Kais Saied retenus pour la présidentielle
Publié leTrois candidats, dont le président sortant Kais Saied, ont été retenus pour se présenter à l’élection présidentielle en Tunisie le 6 octobre, a annoncé samedi l’autorité électorale Isie.
Le président de l’Isie, Farouk Bouasker, a assuré lors d’une conférence de presse que les 14 autres candidats potentiels ont été éliminés « après une étude minutieuse de leurs dossiers » et parce qu’ils « n’ont pas recueilli suffisamment de parrainages ».
Mis à part le chef de l’Etat qui brigue un deuxième mandat, les deux autres postulants sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député défenseur du panarabisme, et Ayachi Zammel, lui aussi ancien député, chef d’un petit parti peu connu.
Le chemin vers l’élection présidentielle est semé d’embûches, selon les experts, pour les rivaux potentiels du président Saied. Celui-ci démocratiquement élu en 2019, s’est accaparé tous les pouvoirs lors d’un coup de force le 25 juillet et est depuis accusé de dérive autoritaire par l’opposition et ses détracteurs.
M. Maghzaoui avait apporté son soutien à M. Saied il y a trois ans.
Pour soumettre leurs dossiers, les candidats devaient recueillir le parrainage de dix parlementaires, 40 élus locaux ou 10.000 électeurs à raison de 500 au moins par circonscription, un chiffre énorme selon plusieurs experts.
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L’Isie a également exigé que chaque candidat fournisse un extrait de casier judiciaire (B3), prouvant l’absence de condamnations, mais recensant aussi d’éventuelles poursuites en cours.
Plusieurs candidats considérés comme sérieux se sont plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir les formulaires de parrainages ainsi que le B3. En outre un certain nombre de postulants potentiels sont actuellement emprisonnés, notamment pour des accusations de complot contre l’Etat.
Après s’être octroyé les pleins pouvoirs il y a trois ans, M. Saied a révisé la Constitution pour substituer au régime parlementaire en vigueur, un système ultraprésidentialiste où le Parlement n’a pratiquement plus de pouvoirs, et a, selon ses opposants, démantelé la plupart des institutions de contrepoids instaurées depuis l’avènement de la démocratie et la chute de la dictature de Ben Ali en 2011.