Tunisie: colère après la mort d’un homme dans un kiosque détruit par les autorités

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Des manifestations de colère ont éclaté mardi à Sbeitla, dans le centre-ouest de la Tunisie, où un homme est mort après que la municipalité a détruit le kiosque à journaux dans lequel il dormait, poussant les autorités à déployer des renforts.

Mardi vers 03H00 du matin, les autorités locales ont appliqué une décision de destruction d’un point de vente de journaux et de tabac illégal, dans un quartier de Sbeitla dans la région marginalisée de Kasserine, ont indiqué des sources sécuritaires à l’AFP.

Abderrazek Khachnaoui, le père du propriétaire de ce petit commerce, dormait dans la construction de fortune. Il est décédé lors de l’opération, ont confirmé des sources sécuritaires et le fils de la victime, Oussama.

« Les agents de la municipalité ont procédé à la destruction sans vérifier s’il y avait quelqu’un à l’intérieur », a-t-il déploré à l’AFP.

« Mon père (…) est mort sur le champ. Des agents de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène sur ma famille qui avait tenté de s’approcher » du kiosque, a ajouté M. Khachnaoui.

Ce décès a provoqué la colère de dizaines d’habitants, qui ont fermé des routes de la ville et incendié une voiture de la municipalité, ont indiqué des témoins à un correspondant de l’AFP.

 

 

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Les protestataires ont jeté des pierres et des objets sur les forces sécuritaires, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Hayouni.

« Par précaution », des unités militaires et sécuritaires ont été déployées pour protéger les institutions sensibles de Sbeitla, a ajouté Mohamed Zekri, porte-parole du ministère de la Défense.

Dans un communiqué, la présidence du gouvernement a apporté son soutien à la famille de la victime et annoncé l’ouverture d’une enquête.

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a limogé le préfet et le sous-préfet de la région, ainsi que le chef du district sécuritaire et le chef du poste de police municipale de Sbeitla, ajoute le communiqué.

M. Mechini a demandé au ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, de se déplacer « immédiatement » à Sbeitla et d' »offrir un encadrement matériel et moral à la famille de la victime », selon la même source.

 

 

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Sbeitla, située à 30 km du chef-lieu Kasserine, fait partie des villes de l’intérieur tunisien défavorisé où les mouvements de protestations sont récurrents pour réclamer travail et investissements.

Le commerce informel, comme la vente de journaux ou de pain, permet à de nombreux jeunes de gagner de quoi aider leur famille.

Alors que la situation économique était déjà difficile en Tunisie, les restrictions mises en place pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus ont un impact social dévastateur.

Le taux de chômage, qui a grimpé à 18% et pourrait dépasser les 21% d’ici la fin de l’année au niveau national selon l’Institut national de la statistique, est nettement plus élevé dans les régions intérieures.

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