Trump inculpé au pénal, une première pour un président des Etats-Unis

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Crédit: AFP.

Un grand jury d’un tribunal de New York a inculpé au pénal Donald Trump dans une affaire d’achat du silence d’une actrice de films X en 2016, un fait historique sans précédent pour un ancien président américain, lequel a dénoncé jeudi une « persécution politique ».

L’ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, devrait être inculpé très officiellement par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, dépendant de la justice de New York, pour le versement de 130.000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels.

Dans un communiqué, le 45e président des Etats-Unis (2017-2021) a brocardé une « persécution politique et une ingérence dans l’élection » présidentielle de novembre 2024.

Il a de nouveau dénoncé une « chasse aux sorcières » qui « se retournera contre (Joe) Biden », le président démocrate élu en novembre 2020 et que M. Trump accuse depuis plus de deux ans d’avoir « volé » la victoire.

Juste avant lui, l’un de ses fils, Eric Trump, a fustigé sur Twitter « un acte opportuniste visant un opposant politique en pleine campagne électorale ».

Pour l’avocat de Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom, il n’y a « pas de quoi se réjouir ».

« Personne au-dessus des lois »

« Le travail difficile et consciencieux des grands jurés (panel de citoyens aux pouvoirs d’enquête qui travaille de concert avec des procureurs et vote des inculpations, ndlr) doit être respecté », a écrit sur Twitter Clark Brewster. « Maintenant que la vérité et la justice l’emportent. Personne n’est au-dessus de la loi ».

Depuis des années, la justice new-yorkaise cherche à déterminer si l’ex-président républicain de 76 ans s’est rendu coupable de fausses déclarations, une infraction mineure, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l’argent à Stormy Daniels, juste avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016.

Dans quel but? Pour qu’elle taise une supposée relation extraconjugale 10 ans plus tôt en 2006.

Selon la procédure pénale de l’Etat de New York, le procureur Bragg est en principe censé se conformer au vote d’inculpation du grand jury dont les débats sont confidentiels.

Dans les jours qui viennent, une fois formellement inculpé, l’ancien président Trump devrait en principe « se rendre » au tribunal de Manhattan pour se voir signifier par un juge sa mise en examen, être brièvement placé « en état d’arrestation », photographié et ses empreintes digitales relevées.

Il devra alors plaider coupable ou non coupable.

L’homme clé du dossier s’appelle Michael Cohen: ancien avocat et désormais ennemi de M. Trump, il avait payé Stormy Daniels. Il a témoigné devant le grand jury, et l’actrice a aussi coopéré avec la justice.

Après avoir tenu en haleine l’Amérique pendant dix jours, cette inculpation au pénal de Donald Trump semblait encore ce jeudi ne pas devoir survenir avant fin avril.

Lire aussi: L’inculpation de Trump à New York? Pas avant fin avril selon la presse

La presse bruissait de rumeurs début mars d’une possible inculpation du milliardaire républicain.

Il avait réussi un coup d’éclat politique, le 18 mars, en affirmant sans la moindre preuve sur son réseau Truth Social qu’il serait « arrêté » et comparaîtrait devant un tribunal new-yorkais trois jours plus tard pour y être inculpé.

Mais rien ne s’était passé.

Et le pays a attendu dix jours cette mise en examen, un fait historique contre un ancien président américain.

Procureur contesté par les pro-Trump

Toute la presse de New York et de Washington affirmait encore d’une seule voix mercredi soir, citant des sources proches du dossier, que la justice ne devrait pas se prononcer avant le 24 avril.

Depuis le 20 mars, le grand jury à New York ne s’était réuni qu’à deux reprises et aucune autre convocation n’était prévue.

De son côté, Donald Trump, qui nie « tout délit » et toute liaison avec Stormy Daniels, avait estimé dimanche et lundi que l’enquête était « morte », une « escroquerie » et une « ingérence électorale » orchestrées par des « voyous » avant 2024.

Accusé par M. Trump d’être un « animal » et un « raciste » et par des républicains d’avoir un « mobile politique », le procureur Bragg, un élu démocrate afro-américain, avait répondu que le milliardaire avait « créé une fausse attente » médiatique sur son inculpation et dénoncé une « ingérence » dans l’enquête.

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