Faut-il taxer les produits sucrés? Oui, mais…

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Image d'illustration. Crédit: DR.

Édito. Le gouvernement vient de dévoiler, dans son exposé du PLF 2023, son intention de taxer les produits sucrés. L’initiative, certes louable, pose aussi beaucoup de questions. 

Les Marocains mangent trop de sucre. C’est Fouzi Lekjaâ lui-même qui le dit. Lors d’un exposé tenu en mars 2022 devant la Commission des finances, le ministre délégué au Budget avait annoncé que le Marocain consomme en moyenne 36 kilogrammes de sucres par an, soit un peu moins de 100 grammes par jour. Un chiffre tout bonnement considérable puisque l’OMS ne préconise d’en consommer que 25 grammes quotidiennement. Ceci a évidemment ses conséquences, notamment sur la santé: diabète, surpoids, obésité, maladies cardiovasculaires… la liste est longue. Celle de la facture des dépenses publiques de santé qui en découle l’est tout autant.

Face à ce constat, le gouvernement a enfin décidé d’agir. Le projet de loi de finances, présenté mardi dernier par la ministre de l’Economie et des finances Mme Nadia Fettah Alaoui, prévoit d’augmenter graduellement, à partir de janvier 2023, la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits sucrés. Tout y passe: biscuits, chocolats, bonbons, confitures, produits laitiers et autres marmelades. L’objectif affiché du gouvernement est de “lutter contre les maladies non transmissibles qui occasionnent des dépenses de santé extrêmement importantes”, mais aussi de renflouer les caisses de l’Etat, vidées par deux anni horribiles marquées par la double-crise du covid-19 et des retombées de la guerre en Ukraine.

La volonté du gouvernement de taxer les produits sucrés est bien-sûr louable. Car le sucre est une drogue ; aussi addictive que la cocaïne, aussi dangereuse que la cigarette. Et les Marocains sont des junkies en la matière. Il n’y a qu’à méditer sur la symbolique que représente le pain de sucre pour notre peuple. Il faudra donc le convaincre. Le convaincre de payer son yaourt plus cher qu’il ne l’est actuellement. Le convaincre de renoncer au pot de confiture que la ménagère avait l’habitude d’acheter à ses tous petits pour égayer leurs matinées. Le convaincre de casquer encore plus pour acheter son pack de soda pour digérer son mouton de l’Aïd. Il sera surtout difficile de le convaincre du bien-fondé de cette taxe alors que le sucre brut est encore subventionné à coups de milliards dans notre pays. Et sur ce dernier point, la facture est on ne peut plus salée.

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