Strictes instructions aux walis et gouverneurs pour démolir les constructions illégales

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Urbanisme : strictes instructions aux walis et gouverneurs pour démolir les constructions illégales et sanctionner les infractions
Opération de démolition de constructions anarchiques dans la commune de Tameslouht, dans la région Marrakech-Safi ©DR

Les walis et gouverneurs des régions et provinces du Royaume ont reçu de strictes instructions du ministère de l’Intérieur en matière de lutte contre les constructions illégales.

Après le vaste mouvement de mutation des agents d’autorité, qui a concerné 23% de l’effectif de l’administration territoriale (592 fonctionnaires), les responsables territoriaux, notamment les caïds, les gouverneurs et les secrétaires généraux des préfectures, ont reçu de strictes consignes pour frapper plus fort contre les infractions urbanistiques.

Selon des sources bien informées, cette période de changement a été exploitée pour surprendre les autorités en construisant des maisons et des entrepôts sur des terrains collectifs ainsi que sur des terrains urbains et en périphérie des villes.

Les mêmes sources ont indiqué que les nouvelles constructions ont poussé comme des champignons avant même la prise de fonctions des responsables mutés, notamment dans les régions de Casablanca-Settat et de Marrakech-Safi.

Ainsi, les caïds, soutenus par les départements des affaires rurales des préfectures, ont entrepris des actions pour démolir les constructions illégales et stopper les chantiers non autorisés sur des terrains collectifs et d’autres terrains appartenant aux collectivités.

Ces actions ont été déclenchées à la suite de plaintes déposées par les représentants de ces terrains, apportant des photos, des vidéos et des procès-verbaux contenant des témoignages de membres des collectivités propriétaires des terrains soumis à des régulations juridiques et réglementaires spécifiques.

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«L’expansion rapide des constructions illégales autour de Casablanca a provoqué un état d’alerte au niveau des préfectures, notamment dans les environs de la ville», souligne Hespress, qui cite des sources au sein du ministère de l’Intérieur.

Et d’ajouter: «Cette situation a été signalée par les agents de l’autorité locale (moqadems et chioukh), qui ont observé des constructions pendant les week-ends et la nuit, avec des matériaux récupérés sur le marché informel.»

«Les sites des constructions illégales et les contrevenants ont été identifiés, en attendant que les nouveaux responsables territoriaux procèdent à des contrôles de terrain pour réguler et sanctionner les infractions urbanistiques documentées», poursuit la même source.

Le ministère de l’Intérieur a procédé à un vaste mouvement de mutation dans les rangs des agents d’autorité qui a concerné pas moins de 592 fonctionnaires. Ce mouvement a entraîné des promotions pour 96 agents, hommes et femmes, au sein de l’administration territoriale.

Les mutations ont concerné principalement les responsables ayant passé plus de trois ans dans la même préfecture ou province, ainsi que ceux dont les conditions de santé ou sociales nécessitaient leur rapprochement des centres de soins.

Lire aussi: Intérieur: vaste mouvement de mutation touchant 592 agents d’autorité

Le récent mouvement de mutation a précédé des instructions de la Direction centrale du ministère envoyées aux gouverneurs de plusieurs provinces, en particulier celles situées dans les régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi.

Ces instructions consistaient à commencer à réaffecter certains caïds en raison de soupçons de leur implication dans la prolifération des constructions illégales dans leurs zones de compétence, en attendant les mesures légales et disciplinaires à leur encontre. Le récent mouvement de mutation a concerné un grand nombre de ces responsables.

Il est à noter que le ministère de l’Intérieur collabore avec l’Agence nationale de la conservation foncière, de la cartographie et du cadastre (ANCFCC), ainsi que les agences urbaines, pour surveiller le rythme du développement urbain à l’aide d’images satellites et de rapports de terrain. Cela facilite la lutte contre l’expansion des constructions illégales et la prolifération des bidonvilles, un sujet de soutien direct récemment annoncé par le gouvernement avec un budget allant de 1,5 à 2 millions de dirhams, dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles».

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