Ligue des Champions: l’immense défi de Monaco face à la Juve

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©Panoramic/Reuters

Le club de la Principauté affronte ce soir le géant italien en demi-finale aller de la Ligue des champions.

Le PSG en a rêvé, mais c’est Monaco qui l’a fait. Treize ans après sa finale perdue, l’ASM retrouve ce mercredi (19 h 45 heure marocaine, beIN Sports) le dernier carré de la Ligue des champions. Une première depuis 2010 pour le football français. À l’époque, Lyon avait buté sur le Bayern Munich (0-1, 0-3). Le challenge proposé au club du Rocher sera au moins aussi relevé. La Juventus Turin, requinquée après avoir failli sombrer suite au scandale des matchs truqués, fait en effet figure de grandissime favori de la double confrontation. Expérience, palmarès, statistiques : tout plaide en faveur de la « Vieille Dame ». Pour l’ASM et sa jeune garde, le défi est immense.

Une véritable opposition de styles

Une attaque de feu contre une défense de fer. Monaco-Juventus, c’est avant tout l’affrontement de deux philosophies de jeu. Deux visions du « ballon rond ». Avec 146 buts marqués depuis le début de la saison toutes compétitions confondues (57 matchs), le club de la Principauté s’est invité cette année à la table des habitués « de la gâchette », Barcelone (156) et le Real Madrid (151). D’abord regardé avec curiosité, le leader de la L1, qui file droit vers le titre après la défaite du PSG à Nice dimanche (3-1), inspire aujourd’hui crainte et respect. «Monaco pratique un jeu pétillant, loue Gianluigi Buffon, l’emblématique gardien italien, dont le duel avec le prodige Kylian Mbappé, de 21 ans son cadet, promet de faire des étincelles. Ça va être aussi compliqué que contre Barcelone (en quarts de finale).» Pour l’ASM, cela risque même d’être plus dur que face à Manchester City (3-5, 3-1) et Dortmund (3-2, 3-1) aux tours précédents. Loin du romantisme de Guardiola et Tuchel, la Juve d’Allegri est d’un implacable pragmatisme. Avec sa « BBC » (Buffon-Bonucci-Chiellini), le quadruple champion d’Italie en titre n’a encaissé que deux buts cette saison en Ligue des champions  !

«Monaco est dangereux, parce qu’ils sont jeunes et insouciants.» Pavel Nedved

Jeunesse insouciante contre Vieille Dame chevronnée

«Monaco est dangereux, parce qu’ils sont jeunes et insouciants», selon Pavel Nedved, ambassadeur du club turinois. La Juventus, elle, est dangereuse parce qu’elle est expérimentée et vicieuse. Une véritable institution habituée à truster les premiers rôles (32 titres de champion d’Italie, 2 Ligues des champions, 8 finales de C1, 2e demi-finale en trois saisons…) et constituée de joueurs rompus aux joutes européennes. Au jeu des comparaisons, Monaco (7 titres de champion de France, 1 finale de C1 et 4e demi-finale de son histoire) ne fait évidemment pas le poids. Collectivement. Mais aussi et surtout individuellement. Mercredi soir, Gianluigi Buffon disputera le 114e match de sa carrière en Ligue des champions. Daniel Alves, son 101e. Gonzalo Higuain, Sami Khedira (suspendu à l’aller), Mario Mandzukic, Giorgio Chiellini, tous dépassent la barre des 50 rencontres de C1. Et côté ASM  ? Seul Joao Moutinho n’a pas à rougir de son bagage (63), quand Danijel Subasic et Fabinho se disputent beaucoup plus loin la deuxième place (26). Un monde les sépare.

La Juve, un caillou dans la botte française

Une Vieille Dame, ça se respecte. Des égards adoptés à la lettre par les clubs français, trop bienséants et déférents vis-à-vis de la Juventus. À vrai dire, la Juve est un épouvantail pour la France. Une bête noire. Terrifiante. Une statistique suffit à étayer ce propos angoissant : jamais aucun club de l’Hexagone n’a réussi à sortir vainqueur d’une confrontation avec les Turinois en Coupe d’Europe. Et ce en onze tentatives ! Glaçant. À deux reprises, Monaco a déjà tenté de gravir la montagne piémontaise. Pour deux échecs. L’un cuisant en 1998 au même stade de la compétition avec notamment Didier Deschamps et Zinédine Zidane dans les rangs de la Vieille Dame (1-4, 3-2). L’autre, frustrant, en quarts de finale de l’édition 2015 (0-1, 0-0). «Il y a deux ans, cette équipe de la Juve était déjà très forte, glisse Vadim Vasilyev, vice-président de l’ASM. Ils sont encore plus forts, mais nous aussi.» L’heure de la grande revanche a-t-elle enfin sonné  ?

Aurélien Billot et Vincent Duchesne (Sport24)

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