Sahara marocain: 49 ans après, un eldorado pour les TPME

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Maquette du futur stade de Dakhla
Maquette du futur stade de Dakhla

Les villes du Sud, Laâyoune et Dakhla en particulier, se sont transformées en moteurs économiques grâce à des infrastructures modernes et un accès stratégique à l’Afrique subsaharienne. Dotées de ressources naturelles variées, elles attirent les investisseurs grâce à des incitations fiscales et un accompagnement personnalisé. Ce développement soutenu offre un terreau fertile pour l’essor des micros, petites et moyennes entreprise (TPME).

Épicentre de la Marche verte, la ville de Laâyoune est tout un symbole. C’est là que le drapeau marocain fut hissé le 6 novembre 1975, marquant la fin de la présence coloniale espagnole et la reprise par le Maroc de son Sahara. Près d’un demi-siècle après, cet événement historique, comparable à la Marche du Sel de Mahatma Gandhi en Inde, les très petites, petites et moyennes entreprises marocaines (TPME) bénéficient largement de ses retombées. En effet, Laâyoune, Dakhla et les autres provinces du Sud constituent aujourd’hui un grand réservoir d’opportunités économiques.

De par leur position stratégique, les villes de Laâyoune et Dakhla, sont une plaque tournante pour le commerce entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne. Le projet phare du port de Dakhla Atlantique, qui «incarne la vision royale d’une alliance basée sur le développement et la prospérité partagée des pays africains», comme l’affirme Nisrine Iouzzi, directrice de Dakhla Atlantic Port Construction, représente un investissement de 12,5 milliards de dirhams.

En construction sur 650 hectares, ce port pourra traiter jusqu’à 35 millions de tonnes de marchandises par an et constituera un moteur important pour attirer les investisseurs locaux et internationaux. Selon Nisrine Iouzzi, ce méga-projet emploie quelque 2.500 personnes pour sa phase de lancement. «C’est le plus grand port prévu dans le cadre de la politique portuaire nationale 2030 du pays, dont la mise en œuvre a commencé en 2012», souligne-t-elle.

Les infrastructures au service des potentialités

Symbole phare de la Marche verte, Laâyoune-Sakia-El-Hamra s’inscrit également dans le dynamisme économique des régions du Sud. Cette «région aux multiples opportunités», comme la désigne Mohammed Jifer, directeur du Centre régional d’investissement (CRI) de cette zone, se prépare à accueillir les nombreux investissements annoncés.

Fin juillet dernier, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a officiellement donné le coup d’envoi du plus grand et plus long viaduc routier jamais entrepris dans le Royaume. Cette infrastructure s’étendra sur un linéaire de 1. 648 mètres et une largeur de 21,4 mètres, avec un délai d’exécution de 40 mois pour un coût de construction d’environ 1,38 milliard de dirhams.

Ces infrastructures visent à valoriser les ressources naturelles du Sahara marocain. En effet, les provinces du Sud, particulièrement Laâyoune et Dakhla, disposent d’un potentiel naturel considérable, ce qui en fait des territoires attractifs pour des investissements durables et diversifiés. Dans son rapport sur le Nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud, la Commission économique, sociale et environnementale (CESE) souligne l’abondance des ressources halieutiques, notamment des stocks de poissons importants au large de l’Atlantique, contribuant à 65 % des captures nationales.

À cela s’ajoutent les vastes ressources en énergies renouvelables et en hydrogène, un domaine dans lequel le Maroc mise particulièrement. En outre, les réserves de phosphates à Boujdour soutiennent le développement d’une industrie locale autour de la valorisation des ressources minières, offrant ainsi des possibilités de création de valeur ajoutée à l’échelle régionale.

Des opportunités pour les entreprises

Les provinces du Sud regorgent donc d’opportunités économiques pour les entreprises. Alors que l’écosystème est essentiellement composé de micro, petites et moyennes entreprises – 99,6 % du tissu économique marocain, selon l’édition 2021-2022 du rapport annuel de l’Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME) –, les avantages pour ces dernières sont indéniables.

Les TPME qui s’implantent dans l’une de ces provinces du Sud bénéficient d’exonérations fiscales, notamment des réductions d’impôts sur les sociétés et des exonérations de la TVA sur les biens d’équipements, selon les dispositions de la nouvelle charte d’investissement. De plus, le gouvernement offre des subventions et des aides financières pour les projets d’investissement dans ces régions, incluant des subventions pour la création d’emplois et des aides pour les projets de développement durable.

Outre ces mesures générales, les régions elles-mêmes accompagnent les porteurs de projets et les entreprises qui s’implantent. C’est le cas à Laâyoune-Sakia-El-Hamra, où le CRI a mis en place, il y a deux ans, une banque de projets regroupant plus de 80 opportunités d’investissement réparties sur 214 projets, avec une enveloppe d’investissement attendue de 112 milliards de dirhams. Idem du côté de Dakhla, où les entreprises chargées de l’exécution, du suivi et du contrôle des projets, sont 100 % marocaines, avec une proportion significative de TPME.

Près d’un demi-siècle après la récupération de ces territoires du Sud, des mutations importantes s’y opèrent au bénéfice des opérateurs économiques, et les TPME peuvent s’en frotter les mains

 

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