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Rome veut que le FMI amorce son aide à Tunis sans conditions
Publié leL’Italie souhaite que le Fonds monétaire international (FMI) commence à octroyer des financements à la Tunisie sans poser de conditions, a déclaré jeudi à Rome le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
« Notre proposition est de commencer à financer la Tunisie, à travers le FMI, et de verser, après une première tranche, une seconde tranche avec la progression des réformes », a-t-il détaillé lors d’un point presse, à l’issue d’une rencontre avec son homologue tunisien Nabil Ammar.
Mais ces tranches ne doivent pas être « totalement conditionnées à la conclusion du processus des réformes », a souligné M. Tajani. « Le ministre m’a assuré que les réformes se poursuivent », a-t-il précisé.
Le président tunisien Kais Saied a rejeté la semaine dernière les « diktats » du FMI, qui conditionne l’octroi d’un prêt à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques.
« En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l’étranger et qui ne mènent qu’à davantage d’appauvrissement sont inacceptables », a déclaré M. Saied le 6 avril.
Les dirigeants européens, dont la Première ministre italienne Giorgia Meloni, craignent qu’un effondrement économique de la Tunisie accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes.
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Jeudi à Rome, son ministre des Affaires étrangères a estimé que « tous les messages sceptiques ou non positifs par rapport à la Tunisie (…) n’aident pas l’économie tunisienne et donc nourrissent tous les fléaux, y compris la migration illégale ».
« Aider l’économie tunisienne, c’est lutter aussi contre la migration », a-t-il conclu.
La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars pour l’aider à surmonter la grave crise financière qu’elle traverse.
Mais les discussions sont dans l’impasse, faute d’engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes pour restructurer les plus de 100 entreprises publiques tunisiennes lourdement endettées et lever les subventions sur certains produits de base.