Parce que ramadan rime avec spiritualité et beaucoup de lecture, voici une sélection d’ouvrages du…
Ramadan et médicaments: attention aux horaires de prises
Publié leLe jeûne de Ramadan empêche la prise de médicaments aux horaires habituels. Les médecins alertent sur l’automédication durant cette période, surtout concernant les maladies chroniques dont les traitements nécessitent d’être administrés dans un temps précis, sous peine de complications.
Pendant le Ramadan, certains patients décident de changer les horaires de prises de leurs médicaments sans consulter leur médecin. Cette initiative peut présenter des dangers pour la santé, spécialement lorsqu’il s’agit des traitements de maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension, l’épilepsie ou encore de type hormonal telles que l’hyper ou l’hypothyroïdie. La mère d’Imane (le prénom a été modifié) est atteinte de cette dernière pathologie.
« Depuis trois ans, elle se réveille chaque matin pour prendre sa pilule et chaque année, à l’occasion de Ramadan, elle revoit avec son médecin l’heure de prise. Cette année, elle a carrément oublié de se rendre à son rendez-vous, et de prendre son traitement le premier jour de jeûne. Cela lui a coûté une fatigue énorme », témoigne la jeune femme.
« Elle l’a pris le deuxième jour juste après le ftour, ce qui lui a valu un autre jour de fatigue extrême. Elle a raté une journée, a pris son traitement à la mauvaise heure, tout s’est mélangé, au final le médicament n’a servi à rien, à part la fatiguer davantage. Ma mère a ensuite vu son endocrinologue qui lui a réorganisé les horaires de prise pendant la nuit », ajoute-t-elle.
Consulté, Dr Tayeb Hamdi confirme que ce phénomène constitue une véritable problématique pendant le Ramadan. Quand on a une maladie chronique, il faut toujours consulter son médecin avant de modifier l’horaire ou le dosage des médicaments. « Ce n’est pas évident, on ne peut pas improviser un changement horaires car ce paramètre fait partie de l’acte médical. Il faut d’abord se renseigner si on peut jeûner car parfois la maladie est incompatible avec cette pratique », explique le généraliste.
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« Si le patient est autorisé à faire le ramadan, son médecin décide alors s’il peut sans difficulté changer l’horaire de son traitement ou si celui-ci est substituable. C’est au médecin d’adapter le nouveau schéma de prise des médicaments. Dans les maladies chroniques, les médicaments ont souvent une marge thérapeutique étroite (faible différence entre dose efficace et dose toxique, ndlr) », poursuit-il.
Il s’agit notamment des traitements cardiologiques, neurologiques, antiépileptiques. La manipulation de ce genre de traitements est très difficile, souligne Hamdi, certains sont conditionnés à l’alimentation, l’hydratation, etc. Les perturber peut déclencher des crise, altérer leur efficacité, provoquer une intoxication, aggraver la maladie… toute une panoplie de complications. « Généralement, dans ces cas, le médecin ne prend pas de risque et recommande de ne pas jeûner ».
Par ailleurs, autre phénomène observable pendant Ramadan, la hausse de la consommation des médicaments à visée antalgique comme le paracétamol, l’ibuprofène, surtout contre les maux de tête liés aux premiers jours du jeûne. On inclut aussi les médicaments à visée digestive. « Les excès ne sont pas rares, surtout à la rupture du jeûne. Le patient devient alors impatient et consomme toutes sortes de molécules pour soulager rapidement ses maux: céphalées (liées notamment à l’arrêt des addictions type café, tabac, sucre et perturbation du sommeil), troubles digestifs, reflux gastriques… », mentionne Dr Meryem Khayati, médecin généraliste et nutritionniste.
« Généralement, ce sont des prises uniques qui ne posent pas de problème quand on respecte la posologie, sauf si la personne prend d’autres médicaments qui causent une interaction mauvaise », conclut Dr Hamdi.