Rabat devrait-elle demander l’extradition d’Al Amoudi vers le Maroc ?

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Le principal actionnaire de la SAMIR, Mohammed Al Amoudi, a été appréhendé le 4 novembre en Arabie Saoudite, dans le cadre d’une enquête contre la corruption menée par le prince héritier, Mohammed Ben Salmane Al Saoud. Une arrestation qui pousse certains observateurs à espérer une extradition du milliardaire au Maroc. 

Verra-t-on un jour Al Amoudi jugé au Maroc? C’est ce qu’espère en tout un certain nombre d’observateurs marocains. Arrêté dans le cadre de la purge opéré la week-end dernier en Arabie saoudite, Mohammed Al Amoudi n’a pas seulement des ennuis judiciaire en Arabie Saoudite, mais également au Maroc où il est impliqué dans la crise du raffineur Samir, dont il est actionnaire majoritaire.

Contacté par H24info, Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de l’USFP à Mohammédia, nous a déclaré que la décision de la justice saoudienne de poursuivre Al Amoudi en justice « est logique vu les chefs d’accusation.Je pense Le Maroc est prêt à collaborer de près avec les autorités saoudiennes afin de leur fournir tout élément qui puisse aider à prouver sa culpabilité dans des affaires de détournements de fonds et d’escroqueries ». « Si le Maroc décide de demander l’extradition d’Al Amoudi afin qu’il soit jugé pour son implication dans la faillite de la SAMIR, je pense que l’Arabie Saoudite répondra favorablement », estime l’ex-député socialiste.

Selon nos confrères du site Hespress.com, une source diplomatique saoudienne proche du dossier aurait indiqué que le Maroc s’apprête à présenter le dossier de la SAMIR à la justice saoudienne. L’Administration des Douanes et Impôts Indirects marocaine demanderait ainsi le paiement total des impôts que lui doit Al Amoudi, du fait de la collaboration étroite entre les deux royaumes. Rajoutant que l’Arabie Saoudite ne tolèrera en aucuns cas les escroqueries financières de ses pays frères, et plus spécialement le Maroc.

La chute d’un magnat des affaires

Al Amoudi, détenteur de 67 % des actions de la SAMIR via sa société Coral Petroleum, dont le nom figurait au sein d’une liste comprenant une quarantaine de personnes, avec des membres de la famille royale saoudienne, des ministres ainsi que des hommes d’affaires, tous accusés de corruption.

Il est en effet derrière la faillite, entre 2014 et 2015, de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (SAMIR), puisqu’il doit à l’État marocain près de 4,4 milliards de dollars d’impôts (environ 42 milliards de dirhams).

Al Amoudi avait promis d’injecter plus de 6 milliards de dirhams dans le capital de la SAMIR pour faire baisser la tension. Mais rien. Par ailleurs, il avait décidé de poursuivre le Maroc en justice en faisant appel au tribunal de l’Union européenne et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), accusant le gouvernement de lui avoir causé des pertes financières importantes et de ne pas vouloir l’aider à sauver la compagnie.

Le milliardaire d’origine éthiopienne avait finalement décidé de quitter le territoire national en août 2015, gelant derrière lui le sort de la compagnie et de ses employés.

Al Amoudi est poursuivi en Arabie Saoudite pour des motifs similaires à ceux pour lesquels il a été accusé au Maroc. Il a été arrêté suite à son implication directe dans le détournement de crédits, avoisinant les 4 milliards de dollars, obtenus auprès de feu le roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud afin de financer des projets agricoles en Éthiopie. Il avait ainsi fait miroiter le royaume frère qu’il allait lancer des projets de plantations de riz en Éthiopie, dont la production sera envoyée vers l’Arabie Saoudite via un port qu’il s’est engagé à construire en Érythrée.

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